Avec leur allure de cow-boys revenus de tout, Bouli Lanners, sorte de gros ours bougon au regard d'enfant perdu et un incroyablement magnétique Albert Dupontel traversent cette odyssée aux accents bibliques juste avant la fin du monde à travers les grands espaces du plat pays.


Bien que limité par un scénario bancal et quelques ficelles grosses comme ça, la dernière mouture en date du cinéaste d’outre-Quiévrain, Bouli Lanners, porte en elle toutes les tares et les énormes qualités de son amour d'un cinéma porté par l'image.


Western désenchanté à l'univers post-apocalyptique, fable humaniste où les héros sortent de l'habituel code pré-établi, où les laisser pour compte et les losers au look de pilier de comptoir quinquagénaire déambulent à travers des paysages déshumanisés, Les Premiers, Les Derniers est au final une belle chanson de geste profondément humaniste bien que désenchantée et graphiquement pessimiste.


Bien que tournant parfois en rond et ne sachant pas trop comment occuper ses vides, le réalisateur belge parvient à combler ses manques en jouant habilement une partition faite de rupture de ton et de moments de pure poésie.


Mine de rien ce cinéaste est parvenu à s'imposer comme un véritable esthète des grands espaces.


Au final, l’œuvre d'un baladin romantique aux allures de géant triste qui occupe une place non négligeable dans l'univers du cinéma européen. Un cinéaste dont on attend le prochain film.

Créée

le 2 juil. 2016

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