Si, généralement, les réalisateurs de films américains nous vendent du rêve, rêve de liberté, prospérité et bonheur, John Ford en a décidé autrement pour ce film. Adapté du livre de Steinbeck sur la grande dépression, ce film dépeint la misère, les conditions de vie de la classe américaine durant les années 30. A la recherche sans cesse d'une vie meilleure, et si ce n'est la recherche du bonheur qui était le but de cet exode, c'est en tout cas l'abscence de malheur.
Le principe même du rêve américain étant une personne qui par de rien pour arriver au sommet "from rags to riches", içi le héros, interprété par Henry Fonda représente le reveil de ce reve qui bien que beau semble très loin de la réalité. Et ne pouvant atteindre le sommet, se retrouve au fond, où l'on lui force incessamment à creuser.


En effet, au début du film Tom sort de prison et paradoxalement cet instant est le plus heureux du film. Bien que de nouveau dehors a pouvoir respirer l'air pur et se sentir libre, Tom ne connaissant pas les événements de la crise de 29 est loin de s'imaginer que la vie pourrait être plus malheureuse qu'en prison. Au lieu de retrouver sa famille, il retrouve en premier lieu des exploitations désertés, des maisons vides et une ambiance de mort qui règne sur ce qu'était autrefois les terres de sa famille.
Après avoir retrouver sa famille, ceux-ci pensent qu'ensemble ils seront plus forts que jamais, e que rien nous pourra les arreter, ils décident de partir en Californie, où tout semble plus facile et moins pauvre.


De désolation en désolation, de perte en perte, de désespoir en désespoir, la flamme de cette famille continue constamment de briller. Ensemble il essayent de se rassurer d'un avenir plus prometteur, meilleur. L’atmosphère se fait de plus en plus dure, de plus en plus froide au cours de ce film qui symbolise ce voyage sans retour vers la misère la plus profonde la plus noire. Cependant en contraste avec les couleurs et l'éclairage très sombre de ce film apparaissent les yeux de Henry Fonda, plus déterminé que jamais, luisant d'un espoir immortel, d'une force incommensurable.
Apparaît de même la détermination de toute la famille qui ne lâche pas prise, malgré le poids de la misère de la pauvreté, de l'exploitation constante des riches, ils se plient sans presque aucune plainte à cette société, à ce mode de vie. Ils se réjouissent de même de simple instant de bonheur, malgré un omniprésent sentiment de tristesse qui a envahi ce pays.


Cette force s'incruste dans la rétine du spectateur et devient à nos yeux une forme de poésie. Tant il y a présence de force et détermination. Ford s’efforce notamment à faire de nombreux gros plans pour d'une part filmer plus humainement cette famille mais ainsi pour renforcer la force exprimé par ces personnages, et les décors et l'ambiance glaciale n'en paraissent alors d'autant plus contrasté par cette chaleur humaine qui ne cessera jamais de s’éteindre.


Un film beau, qui fait l'éloge des petits et la critique des gros. Bien plus qu'une simple critique d'un système économique ou même politique, ce film vise à blâmer les effets néfastes des hommes matérialistes prêtent plus d'importance à leur revenus qu'à leur égaux, qui eux par ce manque du même argent se voient projetés dans la boue.

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le 19 déc. 2016

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