Parc du futur II

La série Westworld a son petit succès, mais il est assez souvent ignoré qu’elle adapte un film des années 1970. Et encore plus qu’il a eu une suite.

Pour rappel, le premier Westworld présentait un univers de parcs d'attractions plus vrais que nature remplis de robots crées pour satisfaire les désirs d'évasion et de pulsions d'une riche clientèle. Suite à un petit dérèglement électrique, les robots s'en sont pris aux humains, normal, la base.

Dans Futureworld, les leçons de ce désastre ont été retenus, du moins c’est qu’annoncent les responsables de la reconstruction du parc futuriste aux journalistes et aux dirigeants politiques invités pour l'occasion. Mais Chuck Browning (Peter Fonda) et Tracy Ballard (Blythe Danner), reporters conviés pour écrire des articles rassurants, vont vite se rendre compte que, derrière l'opération de communication, se trament d'autres projets.

Même si l'original n'allait pas bien loin dans les pistes de réflexion, il laissait entendre la terrible menace que pouvait être la satisfaction de nos désirs de loisirs. Et qu'un grain de sable pouvait avoir des conséquences désastreuses. Remplacer cela par une obscure machination rend probablement le film plus simple à suivre, plus compréhensible mais lui ôte hélas une part de son charme. C’est ce qu’on ressent aussi avec le changement de décor, passé de celui de Westworld, et son ambiance far-west, à celui de Futureworld, futuriste et plus aseptisé.

Yul Brenner incarnait le robot détraqué qui pourchassait les deux héros du premier, une ombre menaçante et implacable, ici détournée. C'est le dernier film du grand Yul, et sa présence se borne à une incursion onirique qui semble ajoutée pour garder un lien avec ce qui avait fait le succès du premier. L’ajout est forcé et aurait dû être évité.

C'est dommage. Le film n'est pas déplaisant, il est sérieusement réalisé, bien joué. Il garde une partie de son ambiance dépaysante tout en apportant une légère critique de notre société de divertissement et de communication, prête à nous offrir du rêve et nous mentir pour ça. Mais la comparaison ne lui fait pas honneur, il lui manque un peu plus de charme et de convictions.