Les Simpson - Le film par davidmarmignon
Le vœu est exaucé. On se frotte les yeux de voir affichés partout notre famille de substitution.
Quelques blagues (dont une réplique d’Homer à classer au panthéon) et le film démarre. On avait peur, ça va mieux, l'oeuvre se place juste à la hauteur de nos espérances. C'est-à-dire loin, très loin de la concurrence.
Symbiose de tout ce qui fait le génie de la série, le film se permet en plus le luxe de développer encore des personnages pourtant torchés jusqu’à plus soif dans son homologue télévisé. Bénéficiant d’un timing plus souple, la joyeuse équipe (composée comme par hasard des ancestraux auteurs les plus dignes du programme) s’en donne à cœur joie dans l’humour absurde, le poil à gratter jouissif, le corrosif juvénile (même s’il on est loin d’un South Park, certaines attitudes du film explosent carrément les limites toujours trop gentilles de la série). Dynamitant au passage les passages obligés du genre (Papy Disney ne s’en remettra pas), le film tient une véritable intrigue du début à la fin, même si l’on est en droit de préférer le sempiternel premier quart d’heure qui n’a jamais rien à voir avec le reste. Cette histoire, bien que déjantée et excellemment conçue n’en demeure pas moins convenue et il faut bien le dire un peu décevante face aux heures les plus cultes de la série.
Sauf qu’elle est source de l’hilarité la plus pure et dégage une puissance émotionnelle étonnante, jusqu’à en verser sa petite larme (la scène de la VHS, sublime).
Les Simpson le film est donc une réussite exemplaire, même si le fan hardcore sera toujours déçu. Car même si le film nous donne tout ce qu’on attend voir plus, qu’il fait preuve d’une audace assez incroyable dans les clins d’oeils savoureux qu’il enchaîne à un rythme dantesque, qu’il reste drôle du début à la fin, complètement fidèle au matériel de base et à la stupidité d’Homer (on perd au réalisme des débuts pour une loufoquerie sans limites), ils auront toujours quelque chose à y redire. Peut être trop facile finalement ce succès, car gagné d’avance.
Néanmoins, c’est juste incroyablement génial.
Le parfait hommage à une série parfaite.