Chronique d'un gâchis

Après un premier volet phénomène, qui franchement est toujours très cool à regarder, fallait s'attendre à voir débarquer la suite. Suite qui ne souffre pas tellement de certains tristes syndromes des suites, en fait, mais de certains défauts qu'on avait pu apercevoir dans les Anges gardiens de Jean-Marie Poiré, son film entre Les visiteurs et Les visiteurs 2.

Le premier avait un sens du rythme excellent, c'était gag sur gag sur gag sans pour autant avoir un montage épileptique... qu'on a ici. C'est trop rapide. Au début il y a de quoi être un peu déstabilisé, au bout d'une heure il y a de quoi trouver ça insupportable, on coupe toutes les 2 secondes et ça multiplie en plus les faux raccords que je vois parfois, alors que d'ordinaire j'ai tendance à les louper.

Ensuite : VOS GUEULES ! Ça crie beaucoup trop ! Tous, mais Jaquouille en particulier. A une époque, les gens n'en avaient jamais assez de ce personnage tant dans le premier ses caractéristiques, énervants seulement pour les personnages du film, étaient bien dosées. Mais du coup il en fait plus et désormais souffre du syndrôme d'être emmerdant pour le spectateur aussi, et ça c'est un problème, quand idéalement il devrait être attachant pour nous. Et question jeu, pour la comtesse... Muriel Robin l'a reconnue elle-même en ces termes : Elle est à chier. J'adore Muriel Robin hein. Mais dans ce film, elle fait du Valérie Lemercier premier film et c'est raté.

Les placements de produits sont douloureux... Les effets spéciaux qui y allaient par petites touches question ordinateur dans le premier, et n'ont donc pas trop vieilli car discrets, sont ici totalement over the top et datés. Le passage où Goulard a une tête de balle de golf sérieux...

Et dans le dernier acte ça n'en finit pas, même quand je l'ai découvert, enfant, j'avais ce sentiment.

Tout ça c'est d'autant plus triste que... y'avait du potentiel. Il reste quand même de bons gags. La musique est vraiment cool. Il restait en effet des histoires à raconter malgré le côté MacGuffin des bijoux, comme Jacquard au moyen âge. Il restait des technologies à découvrir pour les visiteurs (oui la télé, comment ça a pu être oublié dans le premier), les passages au Moyen âge, plus nombreux que dans l'original, sont assez bons. Bref on n'a pas l'impression de voir un film en mode service minimum (contrairement au 3 même si c'est peut-être le moindre de ses problèmes), l'intrigue est plus fouillis que pour le précédent film, mais aussi plus ambitieuse.

Là où ça aurait du être une suite un peu en-dessous, où les seuls défauts auraient pu être : Quelques répétitions (haut/bas à la place de jour/nuit, Béa qui croit soudain que la clocharde vient du moyen âge parce que ta gueule) le soudain passage de 92 à 97 trop visible, et 2 ou 3 petits détails, bref un demi-cran en-dessous... au final, on descend de plusieurs crans.

... mais dans la révolution on est descendus de 176 alors... j'admets qu'avoir vu le 3e volet me pousserait peut-être à être plus indulgent avec celui-ci.