Les Visiteurs 3 et 3 bis...

... ou l'éloge du vide !

Il est des monuments du cinéma auxquels il ne faut pas toucher. Les Visiteurs en font partie. Le premier, efficace et tordant, faisait le job (pour ceux qui aiment, en tout cas). J'avais aimé en son temps et ai regardé avec grand plaisir sa rediffusion à la télévision ces dernièrement.

Troisième film que j'enchaînais depuis la fin de l'après-midi (après Zootopie et Triple 9), il fallait dire aussi que Les Visiteurs avaient la lourde tache de me rester éveiller. Certes, je n'ai pas dormi, mais de l'ennui profond, j'ai ressenti.

Aucune scène (ou si peu) ne fait mouche. Il n'y a à proprement parler aucun gag, contrairement au premier volet. Aucune composition d'acteur à la Valérie Lermercier remarquable. Le casting, pourtant assez sympa, est tout ce qui il y a de plus fadasse, on est, une nouvelle fois, dans le clivage bourgeois / gueux, les sempiternelles "Mais vous avez mangé des croûtes de fromage Monsieur Ouille", les 'Il pue des pieds, c'est une infection", bref, rien de nouveau sous le soleil.

On suit avec grand mal l'histoire, suite directe des Visiteurs "Les Couloirs du Temps", si tant est qu'on puisse appeler cela une histoire. La trame est identique : nos "amis" sont coincés dans le temps et doivent retrouver un enchanteur et sa décoction qui leur permettra de repartir dans leurs pénates.

Et entre le moment où l'histoire est rappelée, et le moment où ils repartent, il se passe 1h30 sans rien. Mais alors, vraiment rien. Je me suis vraiment ennuyé, et je pense que certains dans la salle aussi. Deuxième partie de soirée un dimanche, nous étions 15 au départ, et lorsque les lumières se sont rallumées, nous n'étions plus que 5 !!! C'est assez étrange... Et si il y avait besoin de le prouver d'autant plus, je n'ai jamais entendu mes camarades de séance rire, comme on peut le faire si facilement dans le premier épisode.

En dehors du fait que Reno et Clavier ont pris un sacré coup dans la cafetière (18 ans, ça laisse des traces), j'ai eu le sentiment que Clavier n'y croyait pas vraiment, et que Reno s'ennuyait ferme à reprendre des personnages qui avaient fait d'eux un couple mythique du cinéma.

Enfin, comble du comble, lorsqu'on pense que le film va s'arrêter au bout de 1h20, le scénario nous sert un Visiteur 3bis, cette fois-ci coincés pendant la deuxième guerre mondiale... Plutôt que de nous aguicher pour annoncer les Visiteurs 4, Clavier et Poiré nous en donne pour 10/15 minutes pour conclure cet épisode calamiteux.

Les trois seules choses à sauver sont, selon moi, la réalisation, très propre, les reconstitutions, et notamment les costumes (on sent que la production a raqué), ainsi que la musique toujours aussi efficace d'Eric Lévi.