La chance de ce troisième opus des Visiteurs, c'est qu'il arrive après les "Bronzés 3" et "Les 3 frères, le retour" qui avaient lamentablement échoué dans leur suite vingt ans après. La chance donc que le public, désormais averti, s'attende à un énième navet jouant sur notre nostalgie des grandes comédies de l'époque.
Disons le franchement, les "Visiteurs : la révolution" est un mauvais film... Mais, il ne s'en tire pas si mal au regard des craintes que l'on pouvait porter sur le projet, et en comparaison avec les deux films évoqués un peu plus haut. Le film est mauvais car l'humour surfe beaucoup trop sur les gags d'il y a vingt ans, éculés et obsolètes. Car les acteurs ont vieilli et cela transparait à l'écran. La fraîcheur de Jacquouille laisse place à un personnage bouffi et parfois dans la surenchère tandis que Godeffroy, interprété par Jean Reno, traverse le film comme un fantôme tant son rôle pèse peu sur l'intrigue. L'intrigue justement, reprend à la fin du 2, c'est-à-dire en période de Révolution française, lorsque Robespierre impose la Terreur. Comme à l'accoutumée, les Visiteurs cherchent à revenir à leur époque. Godeffroy est menacée de perdre ses terres mais tout ceci est bien anecdotique et pour expliquer le vieillissement des personnages, on nous dit qu'à cause des couloirs du temps, ils vieillissent de 10 ans par semaine, un truc dans le genre. Je veux bien comprendre que les Visiteurs soit une série de films crétins, au sens positif, mais là, c'est vraiment prendre le gens pour des cons.
Autre gros défaut, il y a trop de personnages, sans intérêt ou sous-exploités. Ce qui a tendance à noyer les personnages intéressants. Dubosc et Abittan frôlent l'insupportable tandis que Viard et Lutz s'en sortent plus que bien. Je ne m'attarderai pas sur la réalisation qui est évidemment médiocre mais qui pour moi a peu d'importance pour un tel film. En revanche, il aurait été intéressant d'avoir des décors français, plus ouverts, plus travaillés. C'est dommage qu'un film dilapide son budget pour le cachet des acteurs, belle tradition française.
Et pourtant, le film n'est pas si mal, on sourit, on esquisse même un ou deux rires dans un moment d'égarement. Mais ces instants un peu plaisants se perdent au milieu d'un film relativement pantouflard, drôlement sérieux, et qui finalement à ne vouloir prendre aucun risque perd ce qui faisait le sel de ses prédécesseurs, c'est-à-dire le côté décalé, totalement idiot mais tellement marrant.