Ce qui distingue beaucoup le cinéma des autres formes d'art à mon sens, c'est qu'il a "toujours" l'ambition (plus ou moins assumée, d'où les guillemets) de plaire au plus grand nombre, y compris lorsqu'il se veut élitiste ; comme l'opéra avant lui (auquel il se compare plutôt bien par ailleurs -surtout quand il prend la forme d'une comédie musicale-), ce qui en fait l'art populaire par excellence (la preuve -s'il en fallait une- c'est qu'il demeure depuis bien longtemps la sortie préférée des couples, avant ou après le resto).
Le revers de cette médaille démocratique hélas, c'est que ce faisant il s'expose au jugement du Peuple ; toujours très avisé comme chacun sait, notamment lorsqu'il s'agit d'élire des chefs d'Etat, qui seront systématiquement impopulaires auprès de lui, quelque mois seulement après qu'il ait voté pour eux...
Ainsi est-il de bon ton de mettre la note minimale à ce long métrage, qui m'a personnellement fait rire aux larmes (un soir où j'avais de moins bonnes raison d'en verser), tant j'ai eu de plaisir à rechausser cette vieille pantoufle ; il est vrai assez longtemps après l'avoir eue aux pieds pour la dernière fois...
Sur le fond, il faut mentionner la nostalgie des idéaux chevaleresques, et l'amour filial hors du temps de Godeffroy, qui donnent une élégance et une profondeur unique au message féministe de ce film.