Il y a quelque chose d’étrangement sale et glauque dans cette histoire de danseuse cyniquement utilisée par un journaliste-aventurier-ricain comme espionne et plus même sans affinités chez les Prussiens des années 1860… Comme d’habitude dans le cinéma d’alors, rien d’explicitement ignoble, juste les ellipses remplies par une logique implacable…

Le film va un peu n’importe où, il commence pendant la guerre de sécession, se poursuit pendant les guerres à casques à pointe, revient ensuite en plein western, avec la conquête de la côte ouest par une danseuse d’exception et tout un banc de harengs pendu à son joli cou et se termine… euh… je ne sais pas trop en fait, le DVD était neuf, empaqueté, vierge de toutes souillures dans son coffret western approximatif et de seconde zone, mais ça ne l’a pas empêché de s’éteindre obstinément, aux trois quarts du métrage… J’en profite pour demander aux autres acheteurs potentiels si c’est un cas unique et, dans le doute, de déconseiller à quiconque l’achat du dit coffret, de toutes façons, vous ne perdrez pas grand-chose…

Sous l’égide d’un réalisateurs plus célèbres pour avoir accumulé les Abbott et Costello que les œuvres d’art, les mâles de ce film sont excessivement répugnants, à commencer par le héros, Rod Cameron, grande perche fadasse et vulgaire à oublier au plus vite ou encore ce pauvre Walter Slezak, abonné éternel aux Teutons teutonnants qui teutonne peut-être ici une fois de trop…

Mais disons que l’intérêt est ailleurs, tant tous primates révoltants ne bavent que pour la bonne cause, une Yvonne De Carlo plus sensuelle que jamais, pornographique à chaque mouvement de son joli corps lorsque la danse impose ses droits et qui reste, avouons-le sans faute honte, à la fois la seule raison possible pour justifier la production d’un tel film et la seule raison imaginable pour excuser sa vision.
Torpenn
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le 5 nov. 2013

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