Quantième Art ?
Le deuxième film de Werner Herzog est comparable en marginalité avec le premier, mais pas dans le résultat. Il est long, gênant et sans subtilité. Son propos est d'une clarté aveuglante, comme pour permettre l'interprétation par quiconque. Ce n'est pas comme cela que l'art doit fonctionner. L'allégorie générale tourne court dès que les nains sont comparés à des poules ; là encore, avec zéro discrétion.
Il faut bien sûr tenir compte de l'époque actuelle, qui, sans le dire, est encore plus politiquement correcte que les années 1970, au point qu'il est impossible de qualifier les personnes de petite taille en un mot sans choquer, mais il y a une certaine inconscience derrière ce tournage qui n'est pas pour arranger le film. Qui que soient les acteurs, le sens sous-jacent est juste méchant. C'est sans compter une cruauté envers les animaux qui serait probablement dénoncée et montée en scandale de nos jours : poules brutalisées, singe crucifié (avec une corde, pas des clous, Dieu merci), jusqu'à l'organisation d'un combat de coqs. Tout ça va trop loin ; il faut chercher la beauté dans l'esthétique de quelques plans, et le sens ne justifie pas les moyens, sans compter la dangerosité évidente du tournage.