Assigné à résidence et inculpé juste après avoir tourné L’été, le cinéaste russe, révélé en France avec Le Disciple, y fait d’ailleurs directement référence dans son film. L’été démarre, en effet, par le passage de douce d’un groupe de jeune fille lors de l’un des concerts de rock sous haute surveillance. À l’aide d’une échelle, elles accèdent aux toilettes de la salle et se faufilent jusqu’à la scène, où joue Mike, musicien en vogue qui performe un rock’n’roll russe pétaradant. Dans ce contexte historique, où le rock reste assimilé à « l’ennemi » et à la dépravation culturelle – tout le contraire de l’univers strict et calfeutré au sein duquel doivent s’exercer toutes les pratiques culturelles de l’époque – l’exercice est difficile mais parvient à se réaliser quoiqu’il arrive.
Viktor Tsoi, un jeune musicien talentueux, y fait la rencontre de Mike au cours d’un bel après-midi sur la plage. Viktor souhaite produire son premier disque et peaufine ses écrits. Alors sous la coupe de Mike, Viktor s’intègre à la bande de jeunes marginaux qui gravite autour du charismatique rockeur et va se rapprocher de sa femme, Natalia. Cette relation, qui se joue en parallèle de son intégration dans le milieu musical, va se jouer dans des à-côtés et par des non-dits. Le personnage de Mike, confiant, traverse quant à lui le film comme une figure mystique et nonchalante.
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