Sur le point de se jeter du haut d'un gratte-ciel new-yorkais pour échapper à des hommes qui lui souhaitent plutôt une mort lente et douloureuse, Eddie Morra ( Bradley Cooper) se remémore comment il en est arrivé là. Flashback : Eddie est un écrivain raté, fraîchement largué par sa copine ( Abbie Cornish), incapable d'écrire une ligne ni de faire quoi que ce soit d'ailleurs. Par hasard, Eddie met la main sur une pilule qui lui permet de décupler sa mémoire et ses capacités intellectuelles. Il a accès à tout son cerveau, tout ce qu'il a vu et entendu et parvient ainsi à finir son bouquin en un temps record. Mais qui voudrait être écrivain lorsqu'on peut devenir ce que l'on veut, un prodige de la finance par exemple ? Personne, c'est sûr, et surtout pas un écrivain apparemment. Eddie décide donc de faire fortune en bourse et de conquérir le monde. Il doit néanmoins faire face à de nombreux obstacles tels que les effets secondaires du médicament et tout un tas de méchants qui veulent lui piquer ses cachetons, sans compter son ex-ex-copine rabat-joie.

Ce pauvre Bradley Cooper porte – avec talent certes – tout le film sur ses épaules, seul protagoniste au milieu d'un océan de maigres seconds rôles. Du coup on se perd un peu entre l'usurier mafieux, les PDGs divers, la copine qui va et vient, l'ex-femme qui ressurgit... On n'avait pas de pilule nous pour suivre toutes les intrigues à la fois ! Et puis c'est quand même dommage de se payer Robert De Niro pour lui donner un rôle si insignifiant (alors que son personnage aurait pu être bien mieux exploité). Surtout que le talent de l'acteur, dont le jeu est si expressif, laisse penser (espérer?) un développement de la narration de son côté qui n'adviendra pas.

Le côté film d'action est bien maîtrisé bien sûr, et on en attendait pas moins d'une production américaine, en revanche toute la réflexion sur le médicament et la possibilité d'augmenter artificiellement ses capacités peine à intéresser et manque de toute façon de profondeur. On nous vend l'idée que Eddie devient une meilleure version de lui-même, ce n'est pas vraiment l'impression qui ressort tant le avant et après sont différents. Et surtout, on ne voudrait pas prendre ce genre de médicament si c'est pour voir nos ambitions devenir si bateau. De plus, cherchant à représenter l'univers du protagoniste sous l'emprise du médicament, Neil Burger se risque à des effets dignes d'un mauvais Matrix. Un peu comme son protagoniste, Limitless cherche à être ce qu'il n'est pas.
Queen-Bitch
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le 8 juin 2011

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