Joe contre Little Joe

Il est toujours très frustrant d’être face à un film qui a toutes les cartes en main pour être très bon, mais qui ne parvient jamais vraiment à atteindre le niveau auquel on attendait qu’il soit. C’est malheureusement le cas de Little Joe.

Sur le papier, l’histoire d’une fleur aux effets thérapeutiques qui échappe au contrôle de ceux qui l’ont créée a de quoi intriguer. De même, le travail sur les couleurs, la musique et les décors épurés, voire aseptisés, démontrent une réelle vision artistique de la réalisatrice sur une industrie pharmaceutique en quête de profits. Seulement voilà, passé ce postulat…rien. Au bout d’une trentaine de minutes, tout fait déjà du sur-place et ce film de tout juste une heure quarante-cinq semble alors interminable.

Peut-être Little Joe aurait été plus intéressant si la question de la fiabilité d’Alice, la protagoniste, avait été plus exploitée. En effet, nous sommes invités à questionner la pertinence de cette menace, notamment au travers du personnage de la psychologue. Pourtant, cette hypothèse semble finalement être écartée, notamment par le sort du personnage de Bella.

Enfin, si la menace de cette fleur est réelle, alors la morale de ce film est détenue par le personnage de Bella, qui face à ses collègues, souligne à quel point la stérilisation du pollen de Little Joe est « contre-nature » puisque toutes les espèces sur cette planète sont mûes par le même désir de reproduction. Une morale bien conservatrice, en somme…