A couple of weeks of isolation with the family. What could go wrong ?
Ça fait pas 2 jours qu'on s'isole, que ma copine déjà danse et se prend pour une fleur au milieu du salon. Elle me tourne autour dans son peignoir rouge, et lance des pheromones avec ses doigts. On peut plus se toucher : je suis moi-même une espèce à risque paraît-il, j'ai des petits poumons. Alors elle danse, et m'envoie des phéromones avec ses doigts. Dans son peignoir rouge, sur de la guitare lourde.
On va partir dans les marais demain, pour qu'elle prenne l'air. Elle est de ces espèces qui ont besoin d'espace. Moi je suis une plante de salon : tu me files une gourde et une ampoule, et tu peux m'oublier dans un coin.
La plante du film est une plante de labo, que l'on a rendu stérile pour qu'elle produise davantage de phéromones. Ce sera sans compter sur les ingéniosités de la nature pour se propager.
La plante développe notamment cet effet proche de celui de l'antidépresseur, qui apporte un réconfort psychologique tout en jouant éventuellement sur certains aspects de la personnalité. En définitive, on s'en doute, (c'est un topos des films de contamination de type "champignon"), la plante cherche à prendre le contrôle pour survivre.
Le film nous ramène à tout ce qu'il y a de menaçant dans le business du bonheur, directement pharmaceutique ou thérapeutique, ou parfois simplement marketing. C'est surtout la mise en scène du film qui est intéressante, je trouve, plutôt que le propos plutôt convenu. La bande originale s'inspire de la musicalité japonaise, très organique : bruits de bambous, flûtes parfois stridentes, auxquels s'ajoutent des cris d'animaux...
https://youtu.be/4reZKdOKk7w
comme la menace d'une nature alternative, qui ne serait qu'à moitié humaine.
Par ailleurs, lors de scènes en plans fixes, où la présence du pathogène semble compliquer le dialogue, la caméra zoome, et zoome encore, jusqu'à ce que les acteurs sortent du cadre, et qu'il ne reste plus que le décor.
Après réflexion, on pourrait tout de même reprocher à ce film paradoxalement, de ne pas être suffisamment "organique". De se tenir à trois quatres bonnes idées de mise en scène et esthétiques, et de les tenir trop rigoureusement jusqu'au bout, dans une démarche qui peut finir par sembler un peu froide. La musique, encore une fois, vient tout de même en renfort.
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