Un film de super-héros magistral et différent sachant être à la fois touchant et sans concessions

Ce dernier tour de piste d’Hugh Jackman dans son costume de Wolverine est une belle réussite. James Mangold nous livre là l’un des meilleurs épisodes de la saga avec « X-Men 2 » et « X-Men – Days of future past ». Il surpasse largement les deux autres films consacré au seul mutant griffu, l’industriel et sans âme « X-Men origins – Wolverine » et le décevant et inabouti « Wolverine, le combat de l’immortel » que le cinéaste avait déjà mis en scène. Dans son ambiance comme dans l’histoire qu’il raconte, ce « Logan » dénote complètement avec les autres films de la saga en faisant le choix d’un film sombre et adulte à la limite du western contemporain âpre, nihiliste et sans concession.

L’action se déroule dans un futur proche où les mutants n’existent quasiment plus et où Wolverine, vieux et malade, n’est plus que l’ombre de lui-même aux côtés d’un Charles Xavier mourant. Le scénario, en forme de course-poursuite et de chasse à l’homme, est très simple sans que cela soit une tare. Il va droit au but sans s’encombrer de digressions inutiles et cette simplicité lui confère une étonnante efficacité, frontale et directe. Le peu de personnages présents dans « Logan » est un bon point. Les autres épisodes de la saga mettaient parfois en scène trop de mutants, ce qui apparentait leur présence à de simples apparitions ou les rendait purement fonctionnels, des ombres sans âme à la psychologie jamais vraiment creusée. Quant à l’action, elle est sèche et s’incarne dans des scènes de combats brutales et sans censure qui en mettent plein la vue. On apprécie le refus du spectaculaire gratuit, loin des explosions et des scènes de destruction massives propres au genre, et le choix de décors originaux savamment mis en valeur.

Si James Mangold ne parvient peut-être pas à personnaliser sa mise en scène autant que faire se peut, à l’instar de son «Wolverine – Le combat de l’immortel », il s’avère encore une fois un honnête et bon artisan et réussit le tour de force d’offrir peut-être le film de super-héros le plus sobre et humble possible. Mais aussi le film du genre qui compile en même temps un mélange étonnant : celui d’avoir du cœur en même temps qu’une violence très poussée. Plusieurs fois l’émotion parvient à naître, ce qui est plutôt rare dans ce type de films, coupée par des scènes d’une violence crue et nécessaire en rapport au sujet et à son héros. Hugh Jackman et Patrick Stewart forment un beau duo touchant pour cette possible passation de pouvoir entre l’ancienne et la nouvelle génération de mutants. « Logan » est donc un dernier tour de piste magistral et crépusculaire doublé d’un grand spectacle.