Lost River, c'est d'abord la volonté de ne pas faire un film comme tout le monde. Un film étrange. Je me confesse d'abord, si ce film, n'avait pas été de Ryan Gosling, je ne serais surement pas allée le voir. Et bien, je serais passée à côté de quelque chose.
C'est bien filmé, je pense qu'on ne peut pas dire le contraire. C'est propre. Les plans fixes qui posent le décors sont sublimes. Les toutes premières minutes, on dirait presque un diaporama. Ou un documentaire. C'est ça, un documentaire sur les banlieues fantômes, l'insécurité, la destruction du rêve américain.
On a à faire à une véritable prouesse esthétique. Les couleurs sont belles, bien flachies. L'omniprésence du vert et du rouge, le violet parfois. On aurait pu tomber dans un film très noir, avec des tons très sombres mais non. Gosling prend le contre pied. Et c'est cool. De plus, certaines scènes sont plutôt stylées. Je pense au moment où Rat est dans la voiture du méchant, assise sur un fauteuil et que la voiture s'éloigne sur une route dont on ne voit pas la fin. J'aurais bien aimé être à sa place. Ça devait bien décoiffer.
On l'a dit, la ville est déserte mais les personnages eux même sont déshumanisés. Ils n'ont pas de nom et sont seulement présentés par leur surnom. On ne connait rien de leur passé, pas grand chose de leur rêves. Et ça m'a un peu dérangé dans le fait que je n'ai pas vraiment réussi à m'attacher à eux. L’incendie dans la maison de la grand mère par exemple, ne m'a fait ni chaud ni froid. C'est plutôt drôle pour un incendie. Passons. Ce à quoi mon cher collègue à répondu, "mais c'est parce que tu n'as pas de cœur". Mais je pense que cette réponse n'est pas valable.
Je finirai pas une réplique qui vient de me revenir, quelque peu cocasse et qui a fait rire mon binôme de cinéma : regard psychopathe du méchant à la gentille fille : "Quelqu'un a-t-il déjà vu ton rat ? Je peux le voir ? Je peux le toucher ?"
Il existe surement un monde meilleur ailleurs. Il suffit de prendre la route, de suivre la rivière de l'espoir (ô c'est beau, je suis poète) Bref, lorsqu'un réalisateur fait un premier film, on lui cherche toujours plein de références, on cherche sur qui il aurait pu copier. Et bien, ne les écoute pas. S'il te prenait l'envie de faire un second film, je serai de la partie. Sache que tu peux me contacter Ryan, je suis toute à toi.