Vu en avant première, ou la présence de l'équipe du film était annoncée, j'ai d'abord était déçu en apprenant qu'en réalité trois avants premières à 30 min d'intervalles étaient prévues dans la même soirée. Ce qui sous entendait que "Mister" Gosling allait passer en coup de vent, le temps que des groopies hystériques s'affolent, et que le jeu des questions/réponses pour un film qui s'annonçait aussi énigmatique allait nous passer sous le nez. Et ça n'a pas loupé !
Mais force est de constater que ce film, est une franche réussite !
Lost River nous "plonge" dans un conte macabre et cauchemardesque, entre réalité et fantastique.
Dès le début le réalisateur pose les bases de ses personnages qui n'évolueront pas tellement durant le reste du film, mais qui devront faire face à la fois à la dure réalité d'une ville en ruine face à la crise et à la malédiction légendaire de "Lost River".
Certes Ryan Gosling a su s'entourer d'artistes et techniciens très solides, sans lesquels, il ne serait certainement pas arriver à un tel résultat, mais la réussite d'un film ne passe-t-elle pas justement par la qualité du travail d'équipe ?
Ce qui frappe de suite c'est la puissance de la photographie et de la réalisation, qui sont quasi irréprochables. Les décors de Détroit, très atypiques, y sont pour beaucoup.
Alors certes on pourra reprocher aux personnages de manquer de fond et de motivations claires (bien qu'ils soient charismatiques), à la malédiction de "Lost River" de rester trop énigmatique et surtout aux inspirations et références d'être trop marquées (Terrence Malick, David Lynch, Nicolas Winding Refn) qui rendent ce film quelque peu impersonnel.
Mais le résultat violant, féerique, troublant, est tellement fascinant, qu'il serait dommage de ne pas se laisser plonger pleinement dans ce film.