Ce qui achève de faire de Lost River un mauvais film, c'est sa morale plus que douteuse : "Ces cons de pauvres, y sont vraiment prêts à tout !" Une fable sordide sur fond de toile sociale délabrée.
Mais avant cela il faut le voir pour sa magnifique photographie signée Benoit Débie, toujours aussi précise et bariolée, inventive, envoutante... Tout ce que le film échoue à être sur le papier !
Encombré de son scénario de collégien, où les personnages sont tous mono-dimensionnels, où l'enchevêtrement des actions se fait longtemps attendre et où les chocs faciles sont proprement ridicules, Ryan Gosling pioche chez d'autres réalisateurs l'inspiration pour mettre en image son petit jouet. On pense fréquemment à Lynch et à son pote Winding-Refn ( qui partage avec lui le goût du recyclage de mise-en-scène ) et aux autres films éclairés par Benoit Débie.
Ça peut faire illusion parce que le film est magnifique sur grand écran et les performances d'acteurs solides, mais devant un fatras aussi peu convainquant j'ai roupillé les yeux grands ouverts en attendant que ça se passe.