Confinés à l'étranger (Confinement n°13)

Lost in Translation. 3 mots, un grand film. Culte de chez culte. C'est Bill Murray au sommet, magnétique, charismatique, blagueur, séducteur : en gros, ce que chaque mec voudrait être. C'est Scarlett Johansson étincelante, son meilleur rôle, de loin. Mélancolique, intrépide, espiègle, charmeuse, et tendre. Et en plus, elle est plus belle que jamais.


C'est un miracle de petit film. Sofia Coppola livre la comédie romantique parfaite des années 2000, une histoire d'amour aussi hilarante, triste et mélancolique que celles que nous faisons dans la vraie vie, sous fond de Japon un peu ennuyeux, et la description d'un Tokyo fascinant, ville- lumière multi- culturelle aux 10 000 néons et pancartes multicolores, à l'instar d'un Picadilly Circus ou Times Square sous acide.


Si le scénario est assez simpliste dans le fond, on se surprend à être embarqué dans l'histoire d'amour entre un riche acteur un peu déprimé et une jeune femme ayant le mal du pays, tous deux perdus, confinés dans leur bulle à l'hôtel ou dans ce Tokyo magnétique. La mise en scène fonctionne du tonnerre, l'atmosphère mélancolique et tragi- comique est incroyablement traité via le montage délicieux, la photographie splendide, et les cadrages et les plans tous aussi beaux.
Les performances d'acteurs sont aussi très bonnes, avec une bande- son tout aussi géniale, rendant les scènes importantes du film un souffle assez incroyable. Et que dire de la flopée de scènes cultes qui sont dedans, du karaoké à la poursuite, la soirée chez les surfeurs, le dialogue dans le lit de la chambre, ou encore les fameux "bordeaux", tout fait authentique.


Lost in Translation est un pur bijou, une expérience sensorielle incroyable, un chef d'oeuvre intimiste sur la solitude, la romance et l'étrangeté d'un monde extérieur au Japon. Avec un final renversant, Sofia Coppola tient son grand film, et une des plus grandes réussites des années 2000.


Quel film. On y rit, on y pleure, et on a envie que jamais cela s'arrête, et on a envie d'apprendre le japonais, et de boire des coups avec Bill Murray. Putain, oui Lost in Translation a des défauts évidents, mais j'ai été tellement transporté que pour moi, je l'ai presque ressenti comme du confinement avant l'heure, dans un autre pays. Quel délice. De la grâce à l'état pure, le sommet de la carrière de Coppola.
Au fait, c'est quand la fin du confinement, histoire de prendre des billets d'avion pour Tokyo ?

Mathieu_Renard
10
Écrit par

Créée

le 7 mai 2020

Critique lue 120 fois

Matt  Fox

Écrit par

Critique lue 120 fois

D'autres avis sur Lost in Translation

Lost in Translation
Velvetman
10

La nuit, je mens.

For relaxing times, make it Suntory time. Ville à la fois moderne et historique, lieu d’un pèlerinage sentimental impromptu. Lui essaye de s'éloigner d'un couple en perdition et, elle, suit son...

le 16 févr. 2014

159 j'aime

11

Lost in Translation
Sergent_Pepper
9

La dérive des confidents

La ville. Ce sont ces façades lumineuses qui préfigurent Blade Runner, vitres à perte de vue derrière lesquelles se trouvent encore des êtres humains, contemplateurs d’une étendue verticale qui...

le 6 sept. 2015

155 j'aime

31

Lost in Translation
Prodigy
9

Critique de Lost in Translation par Prodigy

Sur une trame somme toute très simpliste, l'errance de deux personnages dans un Japon culturellement opaque, Sofia Coppola construit une relation émouvante, ouverte et tactile, éffleurements discrets...

le 21 déc. 2010

132 j'aime

6

Du même critique

Jurassic Park
Mathieu_Renard
10

Welcome to Jurassic Park !! - J'ai dépensé sans compter - Tout le monde s'en fout... - J'en ai marre

Un soir de 2002. A l'aube du DVD et la fin des VHS pourris, mon père me prend à un vidéoclub (temps déjà révolu) la VHS de Jurassic Park. Je découvre pour moi ce qui va être un des meilleurs films de...

le 30 nov. 2014

8 j'aime

3

Interstellar
Mathieu_Renard
10

Waow. Une claque.

Après le dernier plan final, Interstellar se termine. Quelques personnes commencent à applaudir, applaudissements des personnes à côté de moi, je commence à applaudir, applaudissements de la salle de...

le 9 nov. 2014

7 j'aime

Midsommar
Mathieu_Renard
7

Le film de l'été 2019. Etrange, malaisant, et fascinant.

Ari Aster, que tout le monde connaît maintenant car il est le réalisateur d'Hérédité il y a à peine un an, revient avec son second film Midsommar, un film sur un festival bien particulier d'une...

le 17 juil. 2019

5 j'aime