Quel bonheur de revoir une fois de plus Lost in Translation. Je l'avais aimé la première fois, plus encore la seconde et je l'adore la troisième. A chaque visionnage, la maîtrise formelle, la justesse du ton et la tendresse du propos se révèlent un peu plus et en font un film réconfortant, drôle et triste que je ne me lasse pas de revisiter.


Je n'ai aucun mal à imaginer qu'on puisse s'y ennuyer, ou trouver ça vain et prétentieux. Personnellement, ces thèmes de la solitude, la mélancolie, le dépaysement, et la dépression me touchent chaque fois un peu plus. La musique et les images sont envoutantes, sublimées par un montage lent et doux et une photo incroyable.


C'est surtout le duo Murray/Joanson qui donne vie à ces personnages un peu cassés. Leur relation est toute en nuances, en regards, en effleurements. C'est une amitié, un amour impossible, une tension romantique jamais vraiment consommée et c'est joué avec tellement de talent et de sincérité qu'il est difficile de ne pas se sentir impliqué.


Le film est juste une page de leur existence, avec un Tokyo très authentique pour trame de fond. La ville reste opaque et incompréhensible, belle mais trop différente culturellement pour se laisser approvisoiser. Ce n'est pas spécialement un film sur le Japon, mais le Japon y est un personnage prépondérant : charmeur, bizarre et toujours très drôle.


L'histoire se termine sans vraiment le faire, laissant en suspens beaucoup de questions auxquelles le film n'avait jamais l'intention de répondre. Je ne sais toujours pas exactement pourquoi il me plait autant et j'ai bien du mal à mettre des mots dessus quand il me semble tout entier tissé de sentiments diffus et de sensations.

Ezhaac
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le 17 nov. 2021

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Ezhaac

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