Les dernières notes du générique résonnent encore que je prends mon clavier pour retranscrire mes impressions.


Lost In Translation est un film très touchant, liant un homme mûr et une jeune étudiante fraîchement diplômée en philosophie.


Les deux sont paumés, seuls et s'ennuient de leur vie qui pourtant, sur le papier, sont à envier: Bob est un acteur célèbre ayant fait son temps, envoyé au Japon pour jouer dans une pub sans intérêt et Charlotte, quant à elle est mariée à un photographe. Marié depuis 25 ans, la vie de Bob semble monotone et morose. Seule Charlotte va parvenir à lui amener un peu de gaieté et de vivacité d'esprit.
C'est dans cet hôtel luxueux que ces deux seules âmes pensantes et conscientes vont se remarquer et se lier d'un désir puissant et timide.
Tout le film la question se pose: vont-ils succomber à leurs envies? Coppola choisit ici de frustrer le spectateur au service d'un réalisme assez intéressant.


En effet, l'envie est bien présente et réciproque, mais cela vaut-il le coup lorsqu'on a une vie stable et déjà tracée derrière (même si celle-là nous ennuie)? Ne vaut-il pas mieux rester sur un nuage et laisser la tentation nous manipuler? C'est peut être bien la partie la plus excitante dans une rencontre, et c'est selon moi ce que met en lumière la réalisatrice.


Le film pose également la question de la difficulté des confrontations interculturelles, notamment dans un cadre professionnel. A noter tout de même une vision un peu trop cynique à mon goût de la culture japonaise, faisant passer cette civilisation pour des idiots et des tarés. Je pense que le Japon ne se résume pas qu'à ça, et heureusement qu'on aperçoit de très symboliques temples japonais pleins d'apaisement à quelques passages du film, venant contrebalancer ce point de vue.


Par ailleurs, le film est d'un esthétisme éblouissant: on se réjouit des lumières bleutées de la mégalopole japonaise qui illuminent le visage d'ange de Scarlett Johansson. Au passage, bravo à la direction d'acteur pour ce casting très réussi. Je tire également mon chapeau à la BO qui est fantastique et complètement ancrée dans l'esprit du film.


Je concluerais par dire que ce film, après une trentaine de minutes un tant soit peu longue, nous berce dans une jolie rencontre pleine de sincérité et d'évasion.

antuz_nitorrep
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le 24 août 2016

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antuz_nitorrep

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