On connaît tous les Beach Boys, enfin plus ou moins. Il y a forcément deux ou trois chansons qui nous traînent dans le fond de la tête quand on s’y attend pas. Machine à tubes sans saveur et fabriqués en série diront certains. Et ils n’auront pas tout à fait tort mais pas tout à fait raison non plus. Car derrière le sourire ultra bright et le cool des 60’s se cache un créateur torturé. C’est son portrait que nous présente ce film. On rencontre Brian Wilson à deux moments de sa vie. Ces deux périodes sont montées en parallèle et nous invitent à combler les blancs, à créer du sens et à défier l’ellipse. D’un côté le jeune Brian, auteur compositeur interprète, écrasé par un père autoritaire et des frères à la vue courte. Il comprend que la musique doit être plus que le cri des minettes en concert. Il sait aussi qu’il ne se sent pas bien mais ne sait pas pourquoi. De l’autre côté, c’est le Brian reclus chez lui dans les années 1980, malade dans sa tête, paranoïaque et schizophrène, qui fait la rencontre d’une vendeuse de bagnoles craquante, laquelle souhaite qu’il aille mieux, envers et contre tous. Toute la reconstitution est bluffante de réalisme. On saute d’une époque à l’autre avec naturel et fluidité. Ces deux moments se répondent et s’expliquent réciproquement. On découvre aussi un personnage attachant et terriblement talentueux avec ce sentiment de gâchis. Enfin, on jubile devant l’interprétation de Paul Dano (magistral) et John Cusack, ils y excellent et donnent corps et vie au génie perdu. En bref, un très chouette moment de cinéma et un biopic que l’on recommande chaudement (et il n’y en a pas tant).

Konika0
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 13 déc. 2020

Critique lue 44 fois

Konika0

Écrit par

Critique lue 44 fois

D'autres avis sur Love & Mercy - La véritable Histoire de Brian Wilson des Beach Boys

Du même critique

Calmos
Konika0
7

Barbmos

Le hasard fait succéder Calmos à Barbie. Mais le hasard n’existe pas, diront certains. Et réellement, on tient là un concept bien plus porteur que le Barbenheimer supposé condenser toutes les...

le 5 août 2023

6 j'aime

2

Bowling Saturne
Konika0
2

Commissaire Moulin contre les chasseurs masculinistes

Ce sont le synopsis mystérieux, l’affiche idoine et le succès critique qui m’ont amené à lancer le film. Que de vile tromperie dans ce monde. Ils sont deux frangins. L’un est commissaire de police et...

le 21 mai 2023

6 j'aime

L'Antre de la folie
Konika0
7

Un autre Carpenter

D’une certaine manière, L’Antre de la Folie occupe une place un peu spéciale dans la filmo de Carpenter. Il a quelque chose de différent et c’est ce qui m’a donné envie de le revoir. Un auteur à...

le 11 sept. 2021

5 j'aime