Depuis quelques années, on a enfin arrêté de faire des biopics à la Ray, qui suivent bêtement et linéairement la vie d’un artiste et on tente de réaliser des biographies un peu plus intelligentes.
Il y a eu l’excellent Lovelace en 2013 et désormais, il y a l’excellent Love & Mercy, deuxième réalisation de Bill Pohlad, qui tente de décrire la vie de Brian Wilson à travers deux époques entremêlées avec deux acteurs différents à deux périodes différentes de la vie du Beach Boy. Extrêmement bien joué par quasiment tous les acteurs présents, le film se trouve être une étude particulièrement intéressante de la vie d’un génie de la musique, à travers deux époques où celui-ci fut mal entouré à chaque fois. Bill Pohlad parvient à rendre passionnantes et à réussir les scènes de création musicale dans les années 60s, avec des filtres d’image convaincants et un montage plutôt bien fichu, qui laisse le temps au temps de faire son œuvre. De l’autre côté, les séquences où John Cusack, qui n’a jamais été aussi bon que dans un rôle aussi sinistre, est aidé par une splendide Elizabeth Banks à se libérer du joug d’un terrible Paul Giamatti (qui jouera quasiment le même rôle que dans Straight Outta Compton). Le film est extrêmement déprimant, que ce soit dans ce qu’il raconte et dans son atmosphère réellement délétère, mais il est tout de même empli d’espoir.
C’est là toute la force de Love & Mercy, cette dualité entre vie gâchée et nouveau départ, même à un âge avancé, grâce à un entourage sain enfin retrouvé.