Avec un titre pareil on se demandait clairement à quoi s’attendre et cela sentait quelque peu le navet à gros budget à la « Transformers » ou autre idée idiote pondue par un scénariste sous acides. Mais non, pas du tout, ce « Love and Monsters » est un divertissement en tout point charmant, plaisant et réussi qui nous fait passer un bon petit moment de détente sans nous prendre pour des imbéciles. C’est le genre de film pour toute la famille en dépit des monstres du titre, qui ne sont finalement que de gros insectes géants entre Pokémon et bêtes que l’on pourrait voir dans un « Harry Potter ». On est plus dans une mouvance du type « Chéri, j’ai rétréci les gosses » ou « Chair de poule » en version un peu plus adulte et qui tire vers le « Bienvenue à Zombieland » que dans un film d’horreur. Ici, les frissons sont gentils et les monstres ne sont pas si méchants et surtout pas si effrayants qu’on aurait pu le penser. Le film parvient avec ce postulat basique à nous faire passer par plusieurs genres avec brio mais aussi pas mal de sensations diverses avec toujours en point d’orgue le respect pour son spectateur et l’envie de bien faire. On sourit, on frissonne gentiment et on est même ému parfois…
On a donc un univers post-apocalyptique bien rendu, même si pas forcément original, au sein duquel un jeune homme vivant dans un bunker sous terre avec sa colonie souhaite retrouver celle de sa bien-aimée. Il doit donc parcourir des kilomètres à pied à la surface, où insectes et lézards géants ont pris possession de la Terre. Le long-métrage qui se cache derrière la façade du film romantique (heureusement le sentimentalisme fleur bleue reste en second plan) et celle du film de monstres (un prétexte pour faire avancer le personnage principal) est en fait un récit d’émancipation touchant et juste. Un récit initiatique joliment emballé qui s’ignore. Et la scène trop mignonne entre le personnage principal et une intelligence artificielle, étonnement émouvante, tout comme la relation touchante entre le héros et un chien viennent confirmer ce ressenti. Le périple de Joel, le personnage principal, est donc fait de rencontres diverses et variées (animale, humaine ou artificielle donc) qui vont le faire grandir. Et c’est finalement ces rencontres qui font le sel et l’humanité du film, les monstres étant davantage un vecteur pour faire avancer le récit et le pimenter. Dylan O’Brien, de tous les plans, prouve qu’il est un excellent comédien et fait pour beaucoup dans l’investissement émotionnel qu’on met dans ce film car on croit totalement en lui et ce qu’il vit.
Si les effets spéciaux sont majoritairement convaincants et réussis, on aurait aimé voir un peu plus de monstres quand même. On sent que le budget approche plus celui d’une série B de luxe que d’un blockbuster alors on fait avec. Heureusement, le bestiaire est varié et les séquences d’action sont du meilleur effet. On est plus sur la réserve concernant le combat final un peu kitsch et moins réussi mais la morale vient rattraper le tout. « Love and Monsters » est donc un film bien plus intéressant et réussi qu’on ne pourrait le penser, un film d’aventures qui plaira à tous avec de beaux sentiments et fait de beaux moments dus aux rencontres faites par Joel. Parfois la magie du cinéma fait que même avec un pitch tiré par les cheveux ou qui n’inspire pas confiance, on se retrouve avec des petits bijoux pleins d’humilité, d’idées et de bonnes valeurs. Divertissant, touchant et abouti, un bon petit film familial qui fait du bien et compense nos besoins d’évasion.
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