La revanche d'une blonde

Autant le dire tout de suite, je ne fais pas partie des personnes qui admirent le style et la filmographie de Luc Besson. Je n’ai apprécié que peu de films de ce réalisateur parmi ceux que j’ai vu et le reste était soit moyen, soit mauvais. Je prendrai pour seul exemple Subway qui pour moi est seulement une sorte de remake des films de la Nouvelle vague (courant cinématographique français Ô combien chiant parfois… Non, souvent… Non, quasiment tout le temps en fait) mais dans les années 80. La seule qualité qu’on peut attribuer à Besson, c’est d’être un des rares réalisateurs français actuels à tenter autre chose que des drames ou des comédies.

Je n’attendais donc naturellement pas grand-chose de Lucy, sorti en 2014. Et après visionnage, je n’ai donc pas été déçu. L’histoire suit Lucy (Scarlett Johansson), jeune étudiante qui est par un malentendu capturée par des trafiquants de drogue et qui se voit obligée de transporter une nouvelle drogue appelée CPH4 dans un autre pays. Suite à un accident, elle absorbe une grande quantité de cette drogue, ce qui a pour effet de décupler ses facultés mentales.

C’est bien dommage que ce film soit globalement assez fade, car l’idée de base était à la fois originale et intéressante : que se passerait-il si un être humain pouvait utiliser toutes les possibilités de son cerveau, et non environ 10% comme on peut le faire actuellement ? On sait en tout cas ce qui ne se passerait pas : un bon film. L’histoire s’enchaîne trop rapidement et parfois de manière illogique, certaines scènes ou dialogues sont inutiles, Scarlett Johansson joue assez mal dans ce film et je ne parle pas des acteurs secondaires (hors les coréens qui eux, jouent plutôt pas mal) qui sont plats… Mais plats. Heureusement que Morgan Freeman est là pour rehausser un peu le niveau de jeu. Et… il n’y a que moi qui trouve que le fait qu’une intelligence soudaine soit dotée par accident à une blonde un peu niaise soit Légèrement stéréotypé ? Je n’ai rien contre les blagues sur les blondes mais au bout d’un moment c’est lourd… Et le problème, c’est que c’est quasiment omniprésent dans le cinéma français aujourd’hui.

Mais rassurez-vous, il y a quand mêmes quelques bonnes choses dans ce film ! Le montage est assez intéressant puisque tout au long du film, nous avons à la fois une alternance entre l’intrigue principal et une intervention de Samuel Norman (ce bon vieux Morgan Freeman) sur sa théorie de l’utilisation des capacités mentales, mais également une alternance entre l’intrigue globale et des images animales ou spatiales. Un montage regorgeant de métaphores donc. La bande son est facilement oubliable mais passe bien durant le film et pour finir, les effets spéciaux sont plutôt réussis.

Pas grand-chose à attendre de Lucy, n’en déplaise aux fans inconditionnels de Besson. En tout cas, on ne peut nier que l’esthétique du film se rapproche pleinement du style du réalisateur, après… Est-ce une bonne ou une mauvaise chose pour un film que de s’apparenter à du Besson ? A méditer.