Cheese everywhere.

Je me disais bien qu'en une heure et demie un sujet aussi complexe que le cerveau humain et ses capacités incroyables, ça ferait un peu juste. Bingo. Lucy survole péniblement les inombrables pouvoirs ou dons, appelez-les comme vous voudrez, qui se développent chez l'héroïne de Besson.

Sur une musique d'Eric Serra qui n'a de cesse de rappeler les années 80/90, on perçoit quelques nouveautés pourtant qui sont efficaces dans ce film, comme notamment les nombreuses incrustations d'images (documentaires animaliers, archives...) qui donnent un bon rythme dans la première demie-heure. Car c'est cette partie qui est finalement la plus agréable. Le spectateur suit ensuite l'évolution de Lucy qui devient de plus en plus puissante. Mais c'est là le soucis, pour un film d'action : si l'héroïne peut rivaliser avec Dieu, que faisons-nous des méchants, et des scènes de combat ? On en fait des séquences pas très convaincaintes, où il n'est pas nécessaire d'aller aux poings, où un simple battement de paupière immobilise tout ce qui dérange (les affreux Coréens, en l'occurence). N'aurait-elle pas pu s'amuser un peu, sortir des techniques d'arts martiaux qu'elles aurait apprises sur Wikipedia en 1/4 de seconde ? Elle apprend le coréen en quelques minutes, soit, mais faîtes-la donc parler en coréen ! On nous dit qu'elle peut tout faire, qu'elle sait tout, mais finalement on ne nous le montre pas assez.

Je suis également perplexe sur le rôle mineur de Morgan Freeman et sur la direction du jeu de Scarlett. Cette neutralité, cette articulation robotique... Si Lucy perçoit tout, si elle comprend le sens de la vie, les gens, l'univers, ne devrait-elle pas plutôt être submergée d'émotions ? Être confrontée tant à la beauté du monde qu'à la cruauté de l'Homme ? Et pour finir, que sait-on de Lucy ? Qui est-elle, d'où vient-elle, pourquoi elle !? On ne sait rien, à part qu'elle a adoré le goût du lait maternel dans son enfance et que la queue de son chat était coupée, voilà.

C'est donc très sceptique que je sors de cette avant-première, car j'avais bêtement très envie d'adorer ce film. J'aurais aimé être surprise à la fin, être émue par Scarlett, être époustoufflée par les effets spéciaux... mais la magie n'a pas opéré cette fois.