Lucy par Lucas Perrier

Enième long métrage de Luc Besson après le très mauvais Malavita, lui et sa société de production EuropaCorp remettent le couvert. Mais cette fois-ci, Besson essaie de retourner aux bases de ce qui a fait son succès d'antan à savoir mettre en scène une héroïne badass comme dans Nikita ou Le Cinquième Elément. On découvre alors Lucy, étudiante américaine qui se retrouve embarquée dans un trafic d'une nouvelle drogue de synthèse malgré elle. Malheureusement, elle en absorbe une grande quantité, le paquet étant glissé dans son ventre, ce qui développe considérablement ses capacités neuronales et cérébrales, sachant que l'être humain n'utilise que 10% de ses capacités. Luc Besson tenait là un sujet en or à développer mais comme à son habitude il se contente d'ajouter une histoire minable de gangsters coréens et nous montre une vulgaire course poursuite à travers le monde alors qu'il aurait pu développer des thématiques bien plus intéressantes comme le rétablissement d'une planète bien trop dégradée par les activités d'une nature humaine destructrice. Mais non, le film ne fait qu'effleurer les débats soit disant philosophiques, interprétés par Morgan Freeman, dont les choix cinématographiques commencent sérieusement à prendre une mauvaise tournure, qui nous assomme de vérités scientifiques au cas où le spectateur ne comprendrait pas. Mais là où Besson en rajoute le plus, c'est lors de la comparaison de la jeune fille/gibier qui tombe entre les main de ces dangereux mafieux/chasseurs ce qui est censé rajouter plus de compassion sur la victime. Or, Scarlett Johansson ne dégage aucun capital sympathie et se contente de faire quelques grimaces pour créer un effet de jeu d'acteur ce qui est plutôt dommage en vue de son probable talent d'actrice. Reste Min-Sik Choi qui se perd dans ce blockbuster "français" ce qui est encore une fois bien dommage. Néanmoins, on pourra se consoler d'une superbe photographie de Thierry Arbogast, fidèle à Besson depuis des années, magnifiant paysages et effets spéciaux vraiment réussis. La musique d'Eric Serra, lui aussi grand fidèle de Besson, reste toujours impeccable rappelant même certaines mélodies des anciens films du réalisateur. L'action est aussi bien dosée pour notre plus grand plaisir ainsi que la course poursuite en voiture parfaitement chorégraphiée. Besson nous gratifie même d'un final grandiose et métaphysique, remontant jusqu'à la genèse de la Terre et plus précisément jusqu'à une certaine australopithèque. Lucy est donc un divertissement garanti mais possède quelques temps morts malgré une durée d'une heure trente, la faute à un scénario pas assez recherché et mal exploité, grande bête noire de Besson depuis ces dernières années qui laisse le film passer à côté de son énorme potentiel malgré une équipe technique vraiment performante.