UNLIMITED MIND

Avant de débuter cette critique je fait une courte aparté concernant son réalisateur, le fortement critiqué et détesté Luc Besson. Besson l'homme je m'en fout complétement, de savoir si c'est un enfoiré ou non ne m’intéresse en aucun cas. Puis combien d'acteurs/actrices/réalisateurs totalement idolâtrés sont derrière la caméra de vrais "enfants de la plage" pour m'auto-censuré. Ensuite Besson le cinéaste, à réalisé/produit un certains nombres de films que j'ai apprécié voir adoré. Du coup de cœur comme "Léon" et "Le 5ème élément" en passant par des films pop-corn que j'aime pour ce qu'ils sont tel que "Taken". Je ne suis donc pas friand de toute cette haine éprouvé envers lui, bref passons.

Globalement "Lucy" sans être mauvais souffre d'inégalité sur bon nombres de points. La première partie du film est excellente, pour au final chuté dans le moins bon ce qui gâche malheureusement l'ensemble.

La réalisation de Besson n'est ni mauvaise ni irréprochable. Ses cadres et ses plans sont plus posés qu'à l'accoutumée. Le montage est bon et possède de bonnes idées comme ses scènes entrecoupées de passages de docus animaliers et autres qui apportent beaucoup d'originalité mais qui pourraient déplaire à beaucoup de spectateurs. Les scènes d'action sont bonnes et les effets spéciaux, à part quelques exceptions complétement ratés, sont majoritairement efficaces à l'image de la course poursuite dans les rue de Paris. Pour ce qui est de la photographie Besson nous sert une image chaude et colorée pour les plans à Taipei et plus terne, grisâtre à Paris. Ç’aurait pu être une bonne chose mais là c'est une des inégalité du film. Toute la partie à Taïwan possède une photographie très travaillée avec ses couleurs vives qui s’entremêlent pour nous offrir une image de grande beauté. Mais dès l'instant ou l'action se situe dans la capitale de notre bonne vieille France, la photographie perd totalement de son charme, devenant trop fadasse. L'image en devient presque granuleuse contrairement au début du film qui offre des plans lisses, visuellement très intéressants et intelligemment travaillés. Eric Serra, fidèle acolyte de Besson, fait le boulot avec une BO de qualité.

Pour ce qui est du casting, Scarlett Johansson interprète avec justesse cette femme forte et fragile si chère à Besson. Ce bon vieux mangeur de poulpe qu'est Choi Min-Sik s'en sort également très bien. Pour le reste c'est une tout autre histoire. Morgan Freeman, sous exploité, n'apporte rien au film et la grande partie des seconds rôles sont tout bonnement mauvais. La différence de qualité de jeu entre les acteurs et trop grande pour que ça ne puisse pas déranger.

Le scénario propose une base intéressante. Le principe d'utiliser ses capacités neuronales à 100% et tout ce que ça peut impliquer est un thème carte blanche. On peut s'abstenir de s'emporter ou alors pousser les choses très loin sans pour autant se détourner de la thématique. Le problème c'est que le film ne dure qu'1h29 et que le scénario y perd significativement. Le développement de la trame scénaristique se fait en dents de scie, un moment ça traine en longueur, un moment c'est développer trop subitement et de manière trop brève. Et donc le tout peut paraitre brouillon, voir complétement insignifiant pour les moins indulgents. Par ailleurs les choix scénaristiques ne sont pas ceux que j'attendais, mais ça reste un détail personnel évidemment. J'ai beaucoup entendu les gens cracher sur le manque de crédibilité du scénario, sauf que la SF n'est pas un style cinématographique fait pour être réaliste et il est donc inutile de critiquer n'importe quel manque de réalisme dans la trame scénaristique. Combien de grands films ne sont pas crédible une seconde? Énormément. Avec la SF on peut se permettre beaucoup de choses, sans se soucier de savoir si l'ont est crédible ou pas. Ça reste du cinéma, donc du divertissement.

"Lucy" peut donc plaire comme déplaire. Je ne le conseille pas particulièrement mais je ne le déconseille pas non plus. Il reste divertissent et saura trouver son public, sans aucuns doutes.