2014, l'odyssée de Besson

Difficile de noter Lucy. Sens critique, je te déteste de plus en plus pour me forcer à noter avant de critiquer.

Que ce soit dit, j'aime Besson le réalisateur. Le Grand bleu, Nikita, Leon, Le cinquième élément sont autant de claques prises quand j'étais gamin et qui m'ont fait dire qu'il existe des réalisateurs français qui peuvent marcher sur les pieds des ricains sans s'excuser. Mais je trouvais qu'avec le temps, les productions Europa commençaient à phagocyter le réalisateur pour libérer le producteur et l'"auteur", ne le laissant passer derrière la caméra que quand le sujet le touchait ou l'amusait mais sans grande ambition.

Et puis Lucy.

Soyons honnêtes : niveau scénar, c'est du Besson pur jus. La femme forte et fragile, les Chinois qui foutent la merde, le prétexte pour revenir en France, tout y est. Seulement, Besson le réalisateur s'est réveillé et a de nouveau de l'ambition. Il veut rappeler qu'il sait mettre en scène, jouer avec les effets spéciaux, tout en sachant qu'il n'est ni Kubrick, ni Malick, mais Luc Besson. Donc ses inserts documentalistes sont simplistes et évidents, les scènes étranges sont expliquées en voix off. Ça pisse pas très loin pour le fan de SF.

Mais bordel de merde, Durendal a raison : que ça fait plaisir de voir un Français avoir ce genre d'envie de cinéma en France et de se donner les moyens de le faire. Ras-le-bol de l'hégémonie de Hollywood qui ne sait plus faire que des adaptations, marre de devoir négocier avec les Allemands ou les Italiens pour faire de gros projets avec un grand casting. On peut le faire seuls ! Besson did it !

Arrêtez de cracher sur Besson parce que c'est un gros con qui ne sait écrire qu'un seul type de films. Remerciez-le pour avoir titillé autrement que par le film d'auteur chiant notre fibre franco-française. Nom de Dieu de putain de bordel de saloperie de connard d'enculé de ta mère !