Ha Lucy Néant!

Comme toutes personnes découvrant la science au travers de l'émission "C'est pas sorcier", Luc Besson s'est pris pour un scientifique, au point de pondre un scénario aussi navrant, que la nouvelle prestation déplorable de Scarlett Johansson, reproduisant le même personnage dénué d'émotions dans "Under the skin". L'association de ses deux talents, en perte de talent artistique, mais pas financier, le premier étant un producteur rentable et la seconde, une enseigne publicitaire, amassant les millions en exhibant ses courbes pulpeuses, pour appâter le mâle en rûte, en manque de sensations.

Au 20ème siècle, Luc Besson était un de mes réalisateurs préférés. Dans un paysage cinématographique français ennuyeux, il détonnait, en apportant un souffle salvateur, avec des films aussi différents que : Le grand bleu, Nikita, Léon ou le 5ème élément. Son cinéma flirtant de plus en plus avec celui venu des USA, un mélange d'action et d'humour, avec souvent un personnage féminin fort, ce qui était assez rare.
Malheureusement, le réalisateur s'est embourgeoisé à l'entrée du 21ème siècle, nous offrant un soporifique "Angel-A", après un break de 6 ans, laissant son talent dans le siècle précédent. Luc Besson se prenant pour un auteur, alors que son point fort, c'était d'être un formidable entertainer. Son précédent film "Malavita", confirmant la perte de son talent derrière la caméra, tout en saccageant le roman, adapté par ses soins, de Tonino Benacquista et finissant son travail de destruction massive en ne sachant utiliser les talents de Robert De Niro, Tommy Lee Jones et Michelle Pfeiffer, une sacrée performance.

Alors que pouvait-on attendre de son "Lucy", plus grand chose et au final, il ne déçoit pas. Il livre un divertissement, ou il réussit encore à saboter ses scènes d'actions : la traversée de Paris en sens inverse ou l'affrontement entre la police et les méchants coréens. On a comme l'impression de voir, la version futuriste de "Nikita", sauf qu'Anne Parillaud était bien meilleure, que Scarlett Johansson, ce qui est assez surprenant. Le film ne tournant qu'autour d'elle et de son cerveau (ce qui n'est pas sa principale qualité, vous en conviendrez), ne laissant pas grand chose au reste d'un casting, pas du tout exploité, avec Morgan Freeman s'offrant des vacances à Paris, ou Choi Min-Sik, sous-utilisé et quand on connait ses performances dans "Old Boy" ou "I saw the devil", on ne peut que confirmer l'absence de direction artistique de la part de Luc Besson.
Choi Min-Sik jouant un méchant, faisant la même entrée que Gary Oldman dans "Léon", confirmant l'absence d'idées de la part d'un réalisateur, qui n'est plus que l'ombre de lui-même, qui devrait rester dans son bureau et produire ses autres films navrants : Taken, le Transporteur, Colombiana ou 3 days to kill, pour un public appréciant ce genre de films, dont le seul but et de divertir.

Avec "Lucy", il tente de faire un divertissement plus intelligent, avec sa science apprise au café du coin. Il transforme Scarlett Johansson en super-héros invincible, avec l'évolution de son cerveau passant de 10%, 20%, 30%, 40%, etc.....Le tout, sans avoir de but précis, sauf celui d'atteindre les 100% et d'offrir au monde.....Je ne peux divulguer ici, ce qu'un cerveau optimisé à son maximum, peut réussir pour rendre notre monde meilleur et pourtant, c'est très tentant, mais bon....
Un film vain, ou rien ne fonctionne, en se prenant trop au sérieux, oubliant à nouveau d'offrir des pauses comiques, pour mieux absorbé les niaiseries vus et entendus, durant près d'1h30, le tout avec la musique toujours pénible d'Eric Serra, qui n'évoluera donc jamais, comme Luc Besson, un beau duo de nigauds.
Le plus triste dans tout cela, c'est le succès international du film, ouvrant la possibilité d'une suite. Je regarderais surement celle-ci, pour savoir et surtout, parce que c'est gratuit, vu que je ne prends plus la peine de franchir les portes d'une salle de cinéma pour un film estampillé "Luc Besson", ni n'achète le DVD, je ne veux pas l'encourager dans la destruction de sa carrière.