Shit got too real


Dolan, 7ème film, 29ans. « J't'haïs »


prend sa respiration \ C'est l'histoire d'un gars à Pragues qui raconte à une journaliste la relation épistolaire qu'il a entretenue avec une Star de sitcom vivant entre New York et LA quand il était petit garçon et qu'il habitait à Londres et les conséquences que ça a eu sur leurs vies respectives quand ça a été révélé au grand public. Mais aussi des trucs qui ont rien a voir avec tout ça et qui sont pas dans les lettres mais dans un bouquin que le mec (grand à prague) à écrit sur ces dites lettres et dont il doit défendre l’intérêt face à la journaliste. \ récupère sa respiration


C'est confus, il n'y a aucun enjeux et tout es esquissé, fait par dessus la jambe. Il n'y a aucune émotion ni même trame narrative claire. Peut être même pas de personnage principal tri-dimensionnel. Je ne peu rien dire du film. Il es bourré d'incohérences, il ne s'y passe presque rien. On ne voit pas l'échange épistolaire, on ne voit pas l'impact qu'il a sur la vie des protagonistes, on ne comprend pas les réactions des personnages, on ne sait jamais vraiment par quoi ils sont motivés ni pourquoi ils vont si mal. Parfois on ne sait même pas vraiment QUI ILS SONT.


Sérieux le blond chez la famille de Kit Harington là, c'est son frère, son ex, un pote ? J'ai raté un truc non ?


Peut être est-ce du au montage qui a pris deux ans, aux problèmes qu'a eu la production. Peut être. A la forme morcelée. A Jessica Chastain coupée.
Mais peut être, aussi, que c'est de la faute de Xavier Dolan ?


Xavier. Ce film es génant, on te vois nu au travers. Tout ce qu'on pouvait te reprocher s'y trouve matéralisé, bien en chair. Je n'ai vu que ta personne et tes autres films pendant la séance, me sentant forcé de combler les trous scénaristiques par ce que je supposais être tes intentions.


Ton ambition t'a trahie. Ton eldorado de jeunesse, de beauté, de succès et de style promis à ceux qui « rêvent et n'abandonnent jamais » t'es revenu dans la gueule comme un bommerang de conneries conformistes, consensuelles et mièvres.


L'Ambition ? Faire une histoire touchante, grandiloquente dans laquelle tu as mis toutes tes influences, tes obsessions et surtout ton histoire personnelle. C'était toi quand tu étais petit, que tu voulais être célèbre et que tu écrivais tes lettres à dicaprio. Et puis là te voilà, avec tous tes acteurs préférés, avec même ton ptit dumbeldore que tu t'es tatoué sur le bras !


Mais oui, ils sont beaux tes acteurs 5 étoiles, des beaux garçons. Et ces femmes si iconiques. Natalie, Susan, Katy... Ah qu'elles sont belles tes séquences de boite de nuit, de danse, de moment partagés sur des chansons populaires. Sympa d'avoir eu les droits d'Adele ! Oh que c'est dur la vie de famille, l'homosexualité, le regard des autres...


Tu veux nous le faire ce grand film accessible, pop et international. Cotoyer les Titanic, les Harry Potter. Dépasser les frontières. Devenir un grand parmi les grands. Tous les défoncer, toucher le soleil. (Le film se permet de référencer des "grands" films sans qu'ils n'aient aucun rapport avec lui, genre 2001 l'odyssée de l'espace...)


Un délire d’auto justification te prend tout à coup. (La scène du « c'est pas des first world problems ok?! quand la journaliste lui dis qu'on s'en branle de ses problèmes de riche)


Câlis' tu nous prend pour tes producteurs ? Demande nous directement d'aimer le film sans le regarder, de l'acheter et de te propulser direct tout là haut plutôt tant que t'y es. Plutôt que de te plaindre à l'écran comme ça. Désagréable le type.


Tu t'es brûlé les ailes dans un mélange d’excès de confiance et de narcissisme. Tu croyais avoir tout compris, tu as perdu ton humilité, tu es tombé dans la superficialité pure. Tu nous a pondu une histoire ou tout n'es que prétexte soit à un caméo inutile, soit à une séquence musicale lourde et injustifiée. Tout procédé que tu as inventé, tu réutilises en mode automatique. Trahissant son authenticité et sa fraîcheur.


Et cette histoire d'ambition, de destin écrit dans les étoiles, de soirées strass pailettes... Désolé mais oui...On s'en fou...
Alors, me diriez vous, il n'y a pas que ça dans le film. Non. Il y a une histoire sur la tolérance, l'acceptation et le regard des autres. Sur l'homophobie, même intégrée ? L'intolérance dans le milieu médiatique? L'effondrement d'une réputation?


Bein non en fait, on ne nous montre jamais vraiment ça. On contourne, on fais des allusions. Une histoire d’accessibilité peut être ? Faut que ça fasse mélo mainstream quand même- un peu téléfilm de noël sur M6 pour assurer le succès.


Au fait, pourquoi c'est si grave que cette histoire de lettre soit rendue publique ? Les gens vont penser quoi ? Qu'il es pédo ?
Ils penseraient ça parce qu'a cotès il es pd et donc ils font un amalgame ?
Je suis obligé de supposer quelque chose sinon ça tiens pas debout. C'est quoi ce délire?


Bon. Le film aura eu cet avantage pour moi, dans son naufrage, de me rendre Xavier Dolan plus humain et réel, de salir un peu son histoire trop lisse et trop marketing. Jusqu’ici tu étais une idole, un modèle, un idéal. Et oui, j' était un peu jaloux. Il fallait donc que je me détache, que l'on m'en vaccine.
C'est chose faite. Au moins maintenant, au lieu de t’idolâtrer, je t'aime comme une vraie personne faillible que l'on doit décider d'aimer ou pas.


Comme un mec bourré en soirée à cotés de moi, qui me raconte ses problèmes et ceux de sa tante en se comparant naïvement à Nietzche et qui pense que je dois être trop à fond et hyper impressionné.


Bon si tu lis ma critique le prend pas mal hein je suis un peu cynique et amer et j'écris au feeling des trucs comme ça bon c'est pas glorieux ni super bien argumenté... J'adorerais boire une bière avec toi quand même parce que t'as l'air génial et t'es super mignon... C'est quand même fou d'en arriver là a ton age, ça reste un film impressionnant pour ça... J’espère que tu vas continuer et arriver à faire quelque chose de bien comme tu voulais. Un succès planétaire. Mais pense d'abord au film surtout. Pas au succès.
On peu se tenir au courant hein, tu as mon facebook.


Bisous,
Lucas

LucasMonjo
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le 21 juil. 2019

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Lucas Monjo

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