Ma vie avec Liberace par Heavenly

Annoncé comme le dernier (?) film du prolifique Soderbergh et interdit de diffusion dans les salles de cinéma aux Etats-Unis car jugé trop "gay", Ma vie avec Liberace a été pour moi un très grand moment de cinéma.
Au cours de l'été 1977, Scott, un blondinet orphelin qui rêve de devenir vétérinaire, est présenté à Liberace, pianiste et showman mega star de Las Vegas aussi riche et exubérant qu'il est en éternelle recherche de celui qui va faire chavirer son cœur. Malgré la différence d'âge et de milieu social, les deux hommes vont commencer à consumer une relation compliquée et tumultueuse qui va marquer leurs vies.
En se penchant davantage sur l'histoire d'amour que sur la vie du pianiste, Soderbergh évite les pièges d'un biopic classique. On suit cette histoire sans jamais s'ennuyer, passionnés par ce ce qui nous est raconté. Le brio du film étant de ne jamais tomber dans la caricature ou le mauvais goût.
Michael Douglas et Matt Damon sont absolument fantastiques, il est d'ailleurs étrange que leurs prestations n'aient pas été saluées à Cannes, il est en tout cas inutile de chercher à déterminer le meilleur des deux, tant ils sont brillants.
Steven Soderbergh nous fait pénétrer dans l'intimité d'une histoire d'amour qui ne ressemble à aucune autre, ponctuée de kitsch, de strass et de bistouri (Saluons au passage l'impeccable prestation de Rob Lowe en chirurgien freak complètement flippant).
Ma vie avec Liberace, au delà de son décor clinquant et de ses extravagances assumées est une œuvre remarquable, bouleversante et sincère. Le récit d'un amour dévorant aussi passionnel que cruel.
Un grand film drôle, beau, émouvant et éclatant.
Un très gros coup de cœur.