Il jouait du piano debout

Diffusé sur HBO, en tant que téléfilm, aux USA, et sorti en salle chez nous, "Behind the Candelabra" avait été salué, notamment pour ses acteurs. En effet, le casting est plutôt réussi: Michael Douglas joue le rôle pleinement, flirt avec l'agacement sans franchir la ligne, et apporte assez ingénieusement le soupçon de sadisme qui colle au personnage. Pour Matt Damon, c'est moins pire que d'habitude, et quand on a l'habitude de ses performances minables, on se dit que c'est déjà pas mal. Le soucis se situerait plus au niveau de la mise en scène. Si les acteurs réussissent à insuffler un brin de subtilité dans leur interprétation, les scènes sont quand à elles exagérément explicites, jusqu'au point de non-retour où l'on se dit que Soderbergh en a trop fait. Peut être était-ce voulu, pour coller au personnage, mais au final, on est un peu contrariés d’être pris pour des bœufs. Conséquence directe, le film est totalement dénué de surprise, tant on sent arriver les choses. La où l'on pouvais espérer un long voyage dans l'inconnu, on fini plutôt par parcourir un trajet quotidien. Reste l'ambiance, à travers les costumes et décors notamment, qui s’avère plutôt réussi. L’espèce de temple du mauvais gout, totalement voulu, fonctionne assez bien et amène un peu d'originalité.

"Behind the Candelabra" est une réussite dans la forme, mais malheureusement raté dans le fond. Un film plaisant a voir, mais inintéressant a comprendre.