MACHETE KILLS – MINDBLOWER LEVEL OVER 9000

Ce qu’on aime en général dans un film, c’est la subtilité, la finesse, le travail du scénario, les retournements de situation imprévus qui ne se voient pas à 3000 kilomètres. Ce qu’on aime ce sont les héros qui ne sont pas invincibles, qui ont leurs faiblesses, et qui ne dégomment pas 5000 mecs balèzes dans un film (oui, bon, j’aime bien hyperboler) sans même prendre une balle. Machete Kills, c’est tout l’inverse.

Bon déjà, faut voir le casting. Danny Trejo, ça a rarement été quelqu’un de très subtil voyez. Plutôt le genre à tataner Rambo, Terminator et Chuck Norris réunis, le tout en séduisant quelques belles donzelles en même temps, histoire de garder la forme. C’est un peu le gars, qui, quand tu sais qu’il joue dans un film, rend tout de suite claire l’ambiance qu’on va pouvoir y trouver: des baffes et des bras coupés. Ben oui, Machete c’est son nom, mais c’est aussi l’outil qu’il utilise le plus. Rwanda style niggah.

Antonio Banderas je vais passer, il est un peu useless, de même pour Lady Gaga (mais rien que le fait qu’elle soit présente dans ce film vous montre le WTF de la situation). Par contre Charlie Sheen en tant que "Motherfucking President of the fucking United motherfucking States" (ses mots, pas les miens), il est complètement epic. D’ailleurs à un moment, dans le film, on ne sait absooooolument pas pourquoi, mais on a son spot de campagne pour sa réélection: weed, flingues et pas de mexicains (un programme tout à fait sympathique, votez Rathcock, et oui c’est son nom). C’est d’ailleurs l’ambiance globale du film, des trucs arrêtent pas d’arriver, et on ne sait absolument pas quel est le lien logique entre les événements. Mel Gibson est aussi présent en tant qu’espèce de génie du mal un peu trop porté sur l’absorption de drogues dures au petit déjeuner, tout comme les scénaristes de ce film.

Enfin, scénaristes déjà c’est sympa, parce que l’histoire est pas franchement originale:

"Coucou Machete, t’es super fort, t’es plutôt bon pour tuer les gens, tu as un énorme sexe, pourrais-tu sauver le monde d’un méchant taré mexicain qui veut nous envoyer des missiles sur la face ?"

"Ouaip."

*Bagarre, bagarre, bagarre, révélations sur le réel méchant, bagarre, bagarre, bagarre ultime de la morkitu, THE END*

Franchement, faut être honnête, dans ce film, on a l’impression que tout ceux ayant participé à sa création se sont absolument tous injecté 4 ou 5 kilos d’héroïne avant de le faire. Vraiment je vous jure, c’est hallucinant. Entre les références à Kill Bill avec des mecs coupés en 2 d’un coup de machette, des références à Star Wars en veux-tu en voilà, et les personnages qui sont TOUS tarés, mais juste, arrêtez vous les gars. Un espèce de révolutionnaire mexicain schizophrène, une bande de prostituées ayant des troubles psychologiques resurgissant de l’enfance (je ne rigole même pas) et qui utilisent des mitrailleuses en forme de seins ou de pénis, une nana canon mais narcissique, un méchant du mal qui a des visions du futur, un chasseur de primes qui transforme sa tête en mode Fantomas parce que bitch please, c’est n’importe quoi. Déjà, avant le film, on a une fake bande-annonce qui montre la couleur, qui n'a rien à voir avec le film. En fait si, mais à la fin, ce qui en fait un truc encore plus WTF, mais je spoile pas.

Mais sincèrement, rien n’est logique dans ce film. Rien du tout. A un moment, on sait pas pourquoi, y’a 500.000 clampins qui débarquent sous le nom de "Réseau" pour aider Machete. Qui sont ces mecs, que font-ils dans la vie, pourquoi ils sont 500.000 alors que seuls 15 d’entre eux viennent réellement filer un coup de main à Machete ? Le scénariste, lui, répond "Oh, ca va, on a pas besoin de préciser tant que ça, c’est pas du Balzac hein. Vous voulez peut-être savoir qui est la mère de Machete et s’il joue au PMU au bar du coin aussi ?". A un autre moment, Machete balance un mec dans son hélico, donc forcément le pauvre garçon finit découpé en mode ratatouille. 2 minutes après, il en balance un autre (il doit aimer la ratatouille qu’est ce que vous voulez que je vous dise) et paf, l’hélico explose: "Ca va merde, j’suis pas un mixer moi, j’t’en découpe un parce que j’suis un pote, mais pas 2 quoi, merde, un peu de respect!". Plein de détails qui sont présents aussi, genre on fait des gros plans dessus pendant 2 secondes style "Ah ouais ça pour l’instant je sais pas à quoi ca sert ou ce que ça fait là, mais ça va avoir son importance du coup". Ben là, non. Genre juste fuck you quoi. Soit les mecs ont une flemme monstrueuse de donner une importance au truc, soit c’est juste des énormes trolleurs.

Alors si je vous dis tout ça, c’est pas pour vous dégoûter de ce film, au contraire. Clairement, ce film c’est du bullshit complet, du début jusqu’à la fin, sur tous les personnages, toutes les actions, mais ça se voit que c’est fait exprès. C’est tellement gros et nul à la base que ça en devient génialissime. Je me suis tapé des fous rires tellement il y a de situations whatthefuckesques, inexpliquées et inexplicables dans ce film. Bon, après c’était à la sortie d’un exam et j’avais pas la tête à regarder un truc relou, mais dans le genre film détente, franchement il réussit pleinement son rôle !

J’espère qu’ils l’ont fait exprès.
Ranulf
10
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le 1 déc. 2013

Modifiée

le 14 mai 2014

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Ranulf

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