Des années. Des années d'attente et de frustration qu'est ce Mad Max Fury Road. Il aura su être discret pendant quelques temps en limitant la diffusion d'images et à échapper aux fuites jusqu'à ce fameux Comic-Con 2013 où un travail fut révéler et déclencha le record du taux d'érection instantanée à travers le monde. Depuis, des pluies de trailers et de spots TV surexcitants diminuant considérablement le stock de slip des internautes et des plus grands cinéphiles.


Depuis des années, Hollywood nous rabâche une quantité de blockbusters indigestes et décérébrés, avide et sans intérêt où l'action n'est devenu qu'un prétexte, une formalité à l'utilisation soporifique et lassante n'arrivant plus à captiver le spectateur. Mais au milieu du lot, il y a George Miller qui a imaginé au cours d'un vol une nouvelle aventure pour Max. Son intention première et la plus perceptible en tout point est bien de nous en mettre plein la gueule, littéralement, en reprenant les effets primaires du cinéma devant amener son spectateur à un état de stupéfaction et d'admiration, où un incroyable spectacle le transcende dans une autre réalité. Et ce pari, Miller le réussit brillamment, car il a compris ce qu'est le cinéma avant tout. Un moyen de nous déconnecter, de nous faire croire ce que l'on voit et de nous émerveiller seconde par seconde.


À la différence de nombreux fainéants d'aujourd'hui ayant peur de prendre des risques et limitant considérablement leurs ambitions, Miller cherche à nous mettre face à une réalité authentique, à nous y faire croire par des courses poursuites survoltés parfaitement orchestré avec un découpage absolument parfait dans lequel on se sent emporter dans un énorme show qui ne cesse jamais. À travers ce western post-apocalyptiques habitée par une folie pure, G.Miller hisse ici l'un des spectacles le plus impressionnant et les plus abouti qui nous a été donné à voir depuis de nombreuses années. On ne cesse de mordre la poussière et de s'exploser la rétine devant chaque plan d'une beauté exceptionnelle, touchés par la grâce divine. Chaque plan est habité de couleurs chaudes et dépaysantes nous traînant par les pieds dans un décors arrive et exotique, arpenté par des bad guys comme le dictateur Immortan Joe ou d'autres personnages atypiques et féroces habitées par une folie qui excite le spectateur. Dans la flopée de personnages, on tirera bien évidemment le personnage de Furiosa, incarné par une Charlize Theron plus impitoyable que jamais. Et bien évidemment, Max.


Fini Mel Gibson, place à la bonne gueule anglaise tendance de Tom Hardy à la carrure imposante, au visage ferme et à la voix rock. Il paraît intéressant que ici on est face à un tout nouveau Max. Un Max, qui figure presque en second plan. On est face à un Max affaiblit, victime des nombreuses années qu'il a passé à arpenter les routes sans fin au milieu de cette Guerre du pétrole. On ne peut que constater l'évolution du personnage au fil de la trilogie, passant d'un flic père de famille et se dégradant au fil des films et de la déchéance de ce monde. Un personnage s'enfonçant dans une solitude éternelle et revenant à un état primitif, presque bestial, s'illustrant par des grognements et une minimisation des dialogues en plus de l'unique volonté de survivre. Il se situe au même niveau de ce monde où les hommes ne sont plus que des animaux, des bêtes sauvages. Max n'est plus qu'une ombre, une légende. Ce genre de guerrier de la route que l'on peut croiser à tout moment dans un monde où les faibles n'ont pas leur place.


Inventif, violent, nerveux, spectaculaire, intelligent, ingénieux, époustouflant, G.Miller réussit à passer un nouveau cap dans le cinéma et dans l'ère du blockbuster en usant des possibilités d'aujourd'hui pour se rééditer, à travers ce qu'il semble être une nouvelle trilogie, dans un cinéma plus contemporain, plus "moderne". Il parvient à nous amener dans un trip hystérique et frénétique, saisissant par l'utilisation d'un langage cinématographique précis et un spectacle ahurissant renouant avec la fonction première du cinéma qui est d'impressionner. La frustration et l'attente était de mise, mais elle valait le coup. Après de nombreux trailers excitants, le film parvient à réduire au minimum la quantité de sous-vêtement chez le spectateur et réussit habilement et haut à la main à ridiculiser les 3/4 des productions actuelles faisant passer Fast & Furious pour une contine pour bébé. On ressort de cette expérience le souffle coupé, où notre seul moment de repos n'était rien d'autre que ce magnifique travelling d'ouverture d'une force exceptionnelle, sensationnel, symbolique, traduisant à lui seul ce qu'est l'univers de Mad Max.

Little-Big-Moustache
9

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le 15 mai 2015

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