Au moment où j'écris cette critique, Mad Max : Fury Road est le seul film de la série que j'ai vu. Dès sa première bande-annonce, j'ai eu envie d'entrer dans cet univers complètement taré, où règne la violence et une certaine forme d'anarchie. Hors, peu de bande-annonce me séduisent au premier visionnage comme l'a fait celle-ci. J'étais donc très exigeant en entrant dans la salle.
Ce film est une réussite, qui réside selon moi sur trois points principaux : la photographie, la réalisation et l'univers dans lequel nous plonge le film. Commençons par la photographie : la grande majorité des plans sont magnifiques, et nous laissent pantois d'admiration. Le plan d'ouverture du film nous donne le ton : un léger contre-plongé qui nous présente une voiture, Max de dos, et un désert qui semble infini. Un autre plan que j'ai adoré est celui du hurlement de Furiosa, un plan large où le sable est balayé par le vent, sable sur lequel est à genou la jeune femme, la bouche ouverte par le désespoir en direction du ciel (on peut voir le début de ce plan dans la bande-annonce). Enfin, on peut aussi noter le plan de la tempête de sable, majestueux comme dangereux. Vous l'aurez compris, j'ai été subjugué par ces images, que je considère comme les plus belles de ces 6 premiers mois de l'année 2015.
Ensuite vient la réalisation. Peu de scènes sont brouillonnes et peu lisibles, ce qui est un gros point fort de ce film, où l'action ne s'arrête quasiment jamais. Les combats au corps à corps sont filmés d'une telle façon qu'on a l'impression que les mouvements sont trop rapides et que des images sautent, ce qui donne une certaine animalité aux différents personnages. Car oui, le monde est fou dans ce film, et l'humanité n'a pas lieu d'être dans les scènes de guerre : seule la bestialité de l'homme doit ressortir. Les poursuites en véhicule, qui sont la majeure partie du film, sont aussi très bien filmées, de manière dynamique tout en étant lisible malgré les nombreuses explosions (Michael Bay changera plusieurs fois de caleçon s'il regarde ce film. Oui c'est cliché.).
Ensuite, si je devais décrire l'univers de Mad Max : Fury Road, je dirai : véhicules, violence et désert, parce que la grande partie du film réside en une guerre motorisée sur une terre aride, que la nature a délaissé. Enfin vient la folie. Nous avons la folie par l'aliénation, représentés par les hommes de Immortan Joe, la folie par le pouvoir d'Immortan Joe lui-même, ou encore la bestialité de Max. Seules les femmes semblent être épargnées, n'utilisant la violence que comme moyen de défense (en quelque sorte). Ce résumé est beaucoup trop court pour vous décrire vraiment la richesse et l'originalité de cet univers, mais il permet aussi de vous en dire assez sans tout vous dévoiler.
Niveau écriture, le film est une immense course-poursuite, allant d'un point A à un point B, avec quelques péripéties peu prévisibles. Un défaut que je ferai au film, c'est que comme il laisse une place intégrale à l'action, il ne prend pas le temps de développer les différents personnages. On en sait un peu mais sans plus.
Pour les acteurs, ici aussi nous ne pouvons pas dire grand chose : Tom Hardy nous interprète un personnage hanté par son passé, qui parle peu ce qui nous renvoie directement au côté bestial que j'ai évoqué précédemment. Après, les autres jouent très bien leurs rôles mais passent par peu de stades différents donc il est difficile de juger vraiment leur jeu.
Enfin, la musique se résument en divers thèmes épiques, où les percussions et les basses sont violentes et viennent appuyer certaines actions des personnages. On notera aussi l'instant opéra, qui est magistral.
Du coup, allez voir ce film. J'aurais pu mettre plus, mais j'ai mis 8 pour pas que Ozymandyas ait raison dans ces prévisions (dédicace au passage). Ce film vaut vraiment le coup d’œil, pour ses images, et son univers déjanté.