L'aller-retour le plus jouissif de l'histoire

Le principe de Mad Max (des quatre films) est la survie. Et c'est bien les meilleurs films post-apocalyptiques qui retranscrivent ce besoin de fuir pour rester en vie, et ils ne font que ça: fuir. Voilà pourquoi je trouve le scénario linéaire très peu dérangeant. Certains diront que c'est un simple aller-retour en bagnole, pour ma part ces gens n'ont pas vu les trois premiers, car Miller n'a jamais appuyé son scénario, ce n'est pas ça qui l’intéresse. Il veut juste montrer les difficultés rencontrées à rester humain dans un monde de fou furieux. L'idée de l'aller-retour souligne qu'ils n'ont nulle part où fuir. La fuite et les courses poursuites en bagnole sont une métaphore de la perte/besoin d'humanité et ceux qui ne comprennent pas ça, et bien, que dire... (car c'est gros comme une patate !)
J'avoue que quand on n’a pas vu les premiers, ce film peut paraître étrange. J'étais au cinéma avec deux amis qui ne connaissait rien des films de Miller, et ils sont restés très dubitatifs. Je le comprends, on peu facilement ne pas comprendre le pourquoi du comment. En même temps Miller lui-même, n'a jamais proprement expliqué ces films. Il explique très peu le contexte du film dans l'introduction, car (et voilà pourquoi c'est si bien) il s'en contre fiche. L'apocalypse a eu lieu, en quoi savoir ce qui la créé est il intéressant. Les gens ont perdu leur humanité, c'est un monde si différent du nôtre et les gens fous ont oublié ce qu'il s'est passé, et il n'y a aucun intérêt à ce que nous le sachions.


Encore une foi, Max dans sa fuite incessante se retrouve dans de beaux draps et encore une fois il est obligé d'aider des personnes plus altruistes que lui, car moins solitaires. Il est dans un monde encore plus fou et encore plus Gore.
Même si je ne suis pas en adoration devant le jeu de l'acteur, l'idée qu'il parle très peu est géniale. L'idée du dialecte des personnages qu'ils utilisent un vocabulaire appuyé mais très restreint j'ai adoré. Cela créer une vraie coupure même linguistique avec notre époque. Et ce n'est pas la seule trouvaille qui m'a fait jubiler. Dans le brouhaha des poursuites en voiture, plein d'idées splendides sont parsemés et la finesse du moindre détail créer un ensemble étonnant et magistral (coup de génie pour le fils bodybuildé nourri au lait maternel). Cela peut être un peu kitsch car le Gore référence S-M est plus années 80 que 2010 mais ça en fait un vrai Ovni visuel et une suite logique avec les anciens. Les personnes qui ne connaissaient pas les films ont trouvé ça un peu trop.
En parlant des anciens films, les références aux précédents Mad Max sont juteuses.
Après, je l'avoue, il y a quand même beaucoup de scène d'action, j'aurai aimé que ce soit plus parsemé. Bon le film ne s’appelle pas Fury road pour rien mais quand même. J'aurai aimé que certaines des scènes de répits soient mieux exploitées, comme les passages dans la pleine des corbeaux.
Quant aux courses poursuites en elle même (80% du film), il est tellement agréable et jouissif de voir de vraies cascades, de vraies explosions etc... Car oui Miller a utilisé le moins possible l'écran vert et a préféré retravailler des scènes réelles en post-prod que de tout créer de A à Z. Cela ajoute une vraie pâte visuelle au film, une vraisemblance splendide. J'ai été pendant deux heures extrêmement admiratives car cela a dû être un travail de fous. L'inventivité permanente des cascades et des combats est magistrale tout comme les décors (magique tempête de sable).
La vitesse, le non-répit visuel est une vraie dose d'adrénaline, on en a pour son argent et pour les trente années d'attente. On se croirait dans un cartoon sans fin, ou le méchant ne meurt jamais et revient à la charge. Un beep-beep contre coyote pour adulte.
Pour finir, je ne trouve pas que ce film est féministe. Oui l'héroïne est bad-ass et égale à l'homme mais les autres sont quand même tout le temps à moitié nues et fragiles. Une héroïne bas ATS ne fait pas un film féministe mais c'est quand même sympa de voir que Alien n'est pas le seul film à avoir une femme forte comme héroïne. Par contre c'est un film humaniste et un des meilleurs films d'action de ces dix dernières années.

LéaBurtMacklin
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le 20 mai 2015

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LéaBurtMacklin

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