Je ne suis pas un grand fan de la saga Mad Max. Le premier film m’avait paru vide malgré un dernier quart d’heure d’une intensité folle et le second m’avait plutôt plu même si je n’accrochais pas trop à l’univers. Mais là, on peut dire que Miller a tapé fort et ça fait vraiment un bien fou de voir un tel film dans le paysage du blockbuster. Fury Road est aussi généreux que jouissif et a réellement tenu toutes ses promesses. Tu sens que le projet a été mené par un cinéaste digne de ce nom qui a su créer un univers bien à lui et envers lequel il éprouve une grande passion. Même si je n’y accroche pas totalement, je ne peux qu’apprécier cet état d’esprit à l’heure des blockbusters aseptisés, sans âmes et complètement interchangeables. Mais ici, Miller fait encore mieux. Au lieu de se reposer sur ses lauriers, il réinvente son univers sans jamais le dénaturer. C’est peut-être ce qui fait aussi que j’ai bien plus apprécié ce film que ses deux premiers prédécesseurs (pas vu le 3 et pas envie).


Tom Hardy succède parfaitement à Mel Gibson. Il incarne ici un personnage plus mutique, plus sauvage, plus « mad » mais surtout plus mythologique. Il y a d’ailleurs un plan vraiment mythique à un moment dans une scène de nuit où Max part effectuer une action en hors-champ avant de revenir de la pénombre, plus iconique que jamais. Son évolution est traitée avec une intelligence remarquable. On part d’un semi-dément déshumanisé pour aboutir sur un personnage finalement sensible qui vivra sa rédemption à travers celle d’une autre, Furiosa. La relation des deux personnages est géniale, un simple échange de regards en dit plus long que de grands dialogues. Il y a vraiment quelque chose qui se dégage de ce duo, quelque chose de pur, de fort, une alchimie quasi parfaite. Les quelques personnages secondaires autour de Max et Furiosa ont également leur importance. C’est un groupe qui se forme et qui pourrait faire penser que la renaissance de l’humanité est encore possible dans ce monde qui a perdu la raison.


Mad Max Fury Road a finalement des enjeux très simples et très clairs, basés sur la survie d’un restant d’humanité dans un milieu hostile. Il n’en faut pas plus, pas besoin de toupies tournantes ou chancelantes pour donner de la profondeur au film. Et le tout est mis en scène avec une maestria hallucinante. En fait Fury Road c’est la course-poursuite du 2 mais qui dure sur tout un film avec une histoire et des enjeux prenants autour. Miller a tout compris. Il nous en met plein les mirettes et propose des séquences d’action jouissives, toujours plus limpides, toujours plus folles. Petit bémol toutefois dans les quelques effets visuels parfois superflus et tape à l’œil, du genre pneus qui volent vers la caméra, etc… Enfin ce n’est qu’un détail dans un ensemble épatant de maîtrise. Après on ne peut pas dire que j’ai totalement adoré car, à titre personnel, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans le film. Je pense toutefois apprécier encore plus si je le revois un jour. Par contre je trouve la fin un peu classique et convenue malgré tout, contrastant avec l’ambiance globale du film. Ceci dit, ça ne m’a pas empêché de l’aimer dans sa globalité car il donne un nouvel élan à cette saga et me fait attendre impatiemment la suite qui sera, je l’espère, au moins du même acabit. Des blockbusters comme ça, on n’en a pas tous les jours. Autant les savourer !

Moorhuhn
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le 29 juil. 2015

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