Film australo-américain délirant au visuel poétique et très symbolique sur une civilisation contemporaine à toute vitesse; des femmes pondeuses qui fuient un lord de guerre productiviste (qui détient aussi la plupart des ressources en eau de la région) en prenant soin de briser et d'abandonner dans le désert leur torque d'esclave en forme de slips.
S'en suit naturellement une course-poursuite monumentale où les individus partie prenante sont de la chair à canon, exaltés à coup de promesses et de tralala religieux.
La photographie y est renversante et l'humour accompagne l'ambiance d'un monde qui perd complètement la boule.
C'est aussi l'occasion de retrouver Tom Hardy sans masque, après The Dark Knight Rises (cette fois-ci, le rôle du tyran masqué et à la voix déformée est interprété par Hugh Keays-Byrne). Toutefois, un point me chagrine un peu derrière cette métaphore aux accents prog; la figure du tyran est vraiment monstrueuse et presque moins dans son comportement que dans son aspect physique.
Ce ne serait pas nouveau étant donné la quantité improbable de films ou d’œuvres contenant un "bad guy" mal intentionné et physiquement repoussant; cependant, même sa progéniture est difforme. Je pense que ce n'était pas nécessaire. Pour un film figurant un certain progrès social, on aurait pu éviter la déshumanisation de l'oppresseur, et même suggérer que lui-même est un produit du système qu'il sert à perpétrer. Chercher à illustrer la défiguration du monde, de l'époque, dans sa personne, me paraît disproportionné. Mais enfin, Mad Marx n'est pas une étude sociologique, plutôt une projection des maux de la société dans l'image d'un insoutenable présent éternel, imprévisible, et humainement désertique.
Je mets deux étoiles pour le concept, deux pour la mise en scène et la photographie, deux pour le duo Charlize Theron/Tom Hardy, et deux pour le délire général que constitue cette œuvre.