Je n'étais pas allé au ciné pour le voir car je ne raffole pas de ces suites à rallonges, qui sortent généralement longtemps après et qui me déçoivent en général. Mais LA et vous vous en doutez vu la note, je dois dire que George Miller a frappé un très gros coup et je ne peux que me réjouir qu'il ait annoncé un cinquième et peut-être même un sixième opus.
Cette fois-ci le réalisateur a sa disposition des moyens techniques bien plus conséquent et il s'en donne à coeur joie pendant deux heures intenses, dés les premières minutes. J'ai même regretté de ne l'avoir pas vu au cinéma car le rendu devait être encore plus dingue que dans ma chambre. Les images sont splendides, les explosions subliment la pyrotechnie et les courses poursuites propres à Mad Max laissent sans voix.
Le scénario est simple mais comporte de nombreux éléments qui le complexifie juste comme il faut, tels que la présentation de cette société tyrannique instaurée par Immortan Joe et ses war-boys grâce au contrôle de l'eau. Ainsi Max se retrouve embarqué sur un énorme camion volé par Furiosa, une partisane de Joe qui lui a volé ses épouses (esclaves sexuelles) avec toute l'armée de ce dernier aux trousses. Un scénario qui aurait pu être celui de l'un des premiers, en somme ; avec son lot de violence, de morts et de répliques cinglantes.
Tom Hardy est plutôt bon en Max rongé par ses fantômes du passé : pas bavard, costaud et avec cette aura qu'on lui connait. Charlize Theron est excellente et montre qu'elle n'est pas allée jusqu'à se raser le crâne pour faire du tourisme. De toute façon, la perte de cet attribut féminin est largement compensée par les cinq épouses de Joe. Quand à cet Immortan Joe, qui n'est pas sans rappeller le seigneur Humungus de Mad Max 2, il rentre pour moi sans hésiter dans le top 20 des méchants de film les plus réussis, avec Voldemort ou Dark Vador. Tour à tour vieillard pervers obnubilé par ses femmes ou redoutable chef de guerre, il est un dieu vivant pour ses hommes prêts à mourir pour lui ; bien que lui ne soit qu'un manipulateur qui a créé des mythes pseudo-religieux pour se mettre bien. (On peut remarquer que le Valhalla qu'il promet à ses war boys peut symboliser une culture ancienne à laquelle des âmes errantes et déracinées se raccrochent sans savoir ce qu'elle fut autrefois avant l'apocalypse) Tous les éléments seconds qui lui sont associés ne font que renforcer la particularité du film d'aller chercher dans le sordide pour sublimer l'univers Mad Max : ses enfants tous plus étranges les uns que les autres, son amour déraisonné pour ses épouses, les femmes-nourrices, son "palais", les "globulards", ce warboy rock'n'roller... Nux représente le désespoir aveugle qui pousse les hommes à croire ceux qui donnent des réponses.
J'ai été légèrement déçu par la révélation de cette fameuse "terre verte" et ses "innombrables mères" qui donnent aux personnages le prétexte pour retourner sauver le peuple dominé par Immortan Joe (parce qu'il faut bien que Max sauve des gens à un moment donné).
Mais bon, si il ne fallait retenir qu'une chose de ce quatrième opus, c'est bien les scènes d'action accompagnées à merveille par une musique parfois décalée parfois dramatique, qui portent à un niveau peut être jamais atteint la notion de course-poursuite au cinéma.