Une suite paresseuse où l'on attend toujours l'étincelle, mais les pingouins sauvent le tout...
Pas transcendant pour un sous, Madagascar avait pour mérite d’assurer un divertissement de tous les instants, et de mettre en scène une troupe de pingouins particulièrement efficaces dans leurs rôles secondaires ; dès lors, sa suite intitulée Escape to Africa ne m’intéressait guère de prime abord, aussi ai-je tardé à la visionner.
Chose étant faite à présent, et mon intuition s’est confirmée : Madagascar 2 est dans la pure lignée de son aîné, amusant mais dispensable. Pourtant celui-ci débutait plutôt bien, au gré d’une séquence d’introduction consacrée au jeune Alakay et de son père Zuba, et qui apportait avec elle un éclaircissement bienvenu sur le personnage de Alex ; si l’on exceptait alors l’invraisemblance liée au périple transatlantique d’un petit félin en caisse, on tenait là une mise en bouche ni plus ni moins prometteuse.
Puis… retour à la normale ! L’humour en majorité peu subtil, fort de gesticulations et vociférations incessantes, reprend rapidement sa place, couplé à une BO toujours aussi dynamique ; heureusement le quatuor de manchots répond une nouvelle fois présent, et n’aura de cesse de distiller un humour décapant fait de gags aussi travaillés que décalés.
Autrement, Escape to Africa a au moins pour mérite de ne pas être une copie conforme de son prédécesseur : une fois la savane atteinte, l’intrigue se divise en quatre trames différentes (voire plus), certes inégales en termes d’efficacité comme d’intérêt, mais qui étoffe de leur mieux un scénario à demi-convaincant.
Par ailleurs, contrairement au premier volet, ce long-métrage d’animation (toujours aussi sympathique visuellement) arbore deux antagonistes plus ou moins concrets : d’un côté le léger Makunga (utile mais pas très consistant), et de l’autre la redoutable grand-mère, entre kung-fu improbable et rebondissements surprenants (en bien).
En bref, le fond de Madagascar 2 est dans son ensemble satisfaisant, mais il est à regretter que celui-ci fasse preuve de facilités scénaristique comparable à de grosses ficelles, telles que : absence de la chaîne alimentaire (pourtant présente non sans raison dans le premier film), la prédominance invraisemblable d’un King Julien toujours plus irritant ou encore la course poursuite entre Morty et un requin sur… la terre ferme ?!
Ce dernier point résume d’ailleurs à lui seul le jeune public visé en priorité par Madagascar, alors que son sujet mériterait tellement mieux…
En conclusion Escape to Africa n’apporte aucune réelle profondeur à un univers une nouvelle fois divertissant, illuminé par la présence de manchots (et à la limite les singes) aussi fous que marquants dans leur genre ; reste quelques bonnes séquences, telle que celle d’introduction ou encore l’entrée en scène de Moto Moto, hilarante la concernant.