Douce copie, pâle copie

Madame Bovary de Sophie Barthes n'est indéniablement pas à la hauteur de son modèle. Comment l'être d'ailleurs ? La tâche s'avère impossible tant le roman de Flaubert est immense. Le film n'est toutefois pas tout à fait raté et ne mérite pas toutes ces notes si négatives.

Ayant lu le roman juste avant le visionnage du film, je dois avouer que la mise en image, douce et mélancolique, de Sophie Barthes est agréable et parvient, dans une certain mesure, à retranscrire la détresse d'Emma Bovary. L'adaptation fait des coupes habiles dans le long roman de Flaubert pour n'en retenir que les événements essentiels tout en restant fidèle aux principaux développements.

L'interprétation de Mia Wasikowska est à la hauteur de son personnage, à la différence de ses amants, Rodolphe et Léon, pauvrement interprétés. Dans cette galerie de personnages, Charles Bovary est certainement le plus intéressant, Henry Lloyd-Hughes parvenant parfaitement à montrer l'amour tendre, infini et pourtant aveugle du docteur Bovary envers son épouse.

Le film mérite donc d'être découvert, d'autant plus après une lecture récente de l'oeuvre de Flaubert qui permet de donner de l'épaisseur psychologique et sentimentale à un film qui peut parfois souffrir de platitude.