Le marquis des Arcis s’assume en libertin affiché (M. Edouard Baer) qui multiplie les conquêtes, pour lesquelles la passion s’évanouit dès qu’elles succombent à ses charmes. Aussi arrive-t-il à vouloir séduire Madame de la Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, pensant qu’elle n’est pas faite pour l’amour (Mme Cécile de France), malgré son esprit et son piquant. Sa meilleure amie (Mme Laure Calamy) la met en garde contre le risque de succomber à de telles avances. Connaissant la réputation de l’impétrant, elle les rejette courtoisement et avec humour ; mais, malgré ses conseils avisés, elle finit par un donner suite et à se plaire à l’idée d’apprivoiser un tel être. Or, inévitablement, conformément à sa nature, il se lasse aussi vite et s’éloigne de plus en plus de la grande demeure retirée de la veuve aristocrate.
Blessée au vif, elle fomente une vengeance. Par son amie, elle a entendue parler de la disgrâce de Madame de Joncquières, promise au mariage à un noble et abusée, au point de tomber dans la vie vénale (Mme Natalia Dontcheva), où elle entraine sa jeune fille, aussi gracieuse que peu emprunte au libertinage (Mme Alice Isaaz). Mme de la Pommeraye organise une rencontre, en apparence fortuite, ce qui suffit à enflammer ce cœur d’artichaut. Il harcèle son amie et éphémère maîtresse pour les revoir, envoie des hommes pour les retrouver. Elle les a fait passer pour fort pieuses, en dissimulant donc la nature de leurs activités. Elle s’attèle à stimuler des dons et organiser un mariage. Ce dernier a lieu, lors d’une belle cérémonie, après laquelle Mme de la Pommeraye souhaite dévoiler ses cartes pour atteindre la disgrâce espérée.
Ce film emprunte à ses prédécesseurs en traitant du libertinage, des stratégies de séduction et de vengeance au XVIIIème, après les différentes adaptations des Liaisons dangereuses et Ridicule de M. Patrice Leconte. Le ton reste badin et courtois, rarement un mot étant prononcé plus haut que l’autre, le style s’avère distancié, pour mieux restituer la description d’animaux froids. L’ensemble reste jouissif d’esprit fin et cruel, pour une fin nuancée. J’ai apprécié ce film et le recommande.