All they do is win

Quand Channing Tatum et Reid Carolin avaient soumis un coming-of-age movie dans l’univers des strip-clubs à Steven Soderbergh, personne ne s’attendait à la réussite Magic Mike. Et pourtant, le film fut une grande réussie.

        Magic Mike XXL n’a plus Steven Soderbergh en réalisateur (il reste DP et monteur, ça se voit d’ailleurs tant l’image est magnifique) mais Gregory Jacobs, un très proche collaborateur du génie retraité. Alors que le premier film pouvait s’apparenter à un drame, cet opus est une franche comédie, un road movie passionnant avec les cinq strippers du premier opus qui se retrouvent has been, à foncer vers Myrtle Beach pour un congrès qui sert de climax à un film qui enchaîne les set pieces tambour battant tout en gardant une bonne humeur teintée de mélancolie qui en fait un film beaucoup plus complexe que prévu. Magic Mike XXL ne se refuse pas franchement grand-chose, entre numéro de danse dans un atelier de menuiserie, chansons a capella chez une Andie MacDowell nymphomane et un climax d’une bonne demi-heure complètement improbable. Et pourtant, si le film brille dans ces moments-là, il est encore plus intéressant lorsqu’il laisse les protagonistes discuter entre eux, que ce soit dans une voiture avec Donald Glover qui explique son idée de ce que devrait être un stripper ou dans une scène de flirt entre Channing Tatum et la démente Amber Heard, clairement une des meilleures actrices de moins de 40 ans. Les dialogues y sonnent juste, presque réalistes et ils font le sel de cette comédie de potes qui se clôt de la meilleure des façons. Rien n’est réellement important dans Magic Mike XXL, une fois le chemin accompli. Mais les acteurs et cinéastes le rendent décisif pour une histoire presque touchante, en fin de compte.
        Magic Mike XXL est le film qu’Entourage aurait dû être, une comédie hilarante, touchante, réaliste et surtout extrêmement bien ficelée, qui succède parfaitement à un aîné envahissant et virtuose. Réussite totale.