Maléfique par Lucas Perrier

Après le carton de l'adaptation "live" d'Alice Au Pays Des Merveilles de Tim Burton dans le monde, Disney remet le couvert dans l'univers de La Belle Au Bois Dormant. En effet, le film prend cette fois-ci le point de vue de la célèbre méchante pour ainsi revenir sur ses origines et découvrir son monde merveilleux. Dans ce cas, le film possède en quelque sorte trois parties distinctes. La première revient sur le début de l'existence de "l'héroïne" éponyme, un passage tout à fait classique et peu transcendant. Elle connait alors sa première histoire d'amour avec le jeune Stéphane qui la trahira pour devenir le roi de cette contrée lointaine. Le film a alors l'audace de proposer une vision différente de l'amour, plus moderne que celle de Walt Disney en remettant sérieusement en cause l'amour sincère notamment avec la scène clé de la fin, bien connue de tout le monde. Et c'est dans ce contexte que la gentille fée devient la maléfique sorcière, privée de ses ailes, basculant ainsi dans la seconde partie du film. Et après la fameuse scène de cadeaux de la petite Aurore, le film sombre dans un néant scénaristique, déjà présent au début, en faisant patienter le spectateur jusqu'au dénouement final à coup de scènes comiques plutôt réussies entre Aurore et Maléfique mais qui ne permettent en aucun cas de faire avancer le film. Il joue alors sur les sentiments du spectateur pour le faire adhérer complètement à son histoire qui sonne bien creux. De plus, le personnage principal n'est pas si méchant que cela, Disney oblige, cassant un peu le mythe de celui-ci et ainsi le classique de Disney. Vient ensuite le dénouement qui finit d'achever le mythe qu'est le dessin animé originel mais il faudrait voir cela comme une nouvelle relecture du conte de Perrault et non comme une sorte de prequel car beaucoup d'éléments sont modifiés. Robert Stromberg, un superviseur des effets visuels mais aussi chef décorateur sur Avatar et Alice Au Pays Des Merveilles entre autre, qui officie pour la première fois en tant que réalisateur, a plus des allures de magicien que de réalisateur. Car oui, les effets spéciaux sont plus ou moins réussis, la photographie est sublime et les décors somptueux. On aurait tout de même espéré une 3D plus convaincante, même si elle s'avère fluide, à la manière du Monde Fantastique d'Oz, rempli d'effets 3D hallucinants. Quant à Angelina Jolie, elle est parfaite dans son rôle qui est probablement l'un des meilleurs de sa carrière tandis que la mignonne Elle Fanning se contente de montrer son joli minois à l'écran et que Sharlto Copley cabotine dans son château. On ne parlera pas du prince charmant qui lui s'est retrouvé bien paumé dans tous les sens du terme. A noter aussi que la chanson du générique, à savoir une reprise de Once Upon A Time par Lana Del Rey, est parfaitement interprété et est en total accord avec l'univers du film. Maléfique est donc un divertissement de bonne facture pour un film de la maison Disney qui possède un scénario très faiblard se contentant d'essuyer le dessin animé sur lequel il se base en partie mais avec un atout fort qui n'est autre que Angelina Jolie. Le film fera très certainement un joli succès dans le monde mais faire uniquement une débauche d'effets visuels n'en fait pas pour autant un bon film. Maléfique vous avez dit ? Pas si sûr.