Man of Steel est un film de 2013 réalisé par Zack Snyder (300, Watchmen et Sucker Punch) et produit par Christopher Nolan (Batman, Inception, le Prestige). Man of Steel signifie « L’homme d’acier », à ne pas confondre avec Iron Man (« L’homme de fer »).
Ce film est la 6ème adaptation cinématographique de Superman : autant dire qu’on l’attendait un peu au tournant. Après Superman Returns, cette bouse intersidérale, Man of Steel apparaissait comme le messie après des années de Superman en couches-culottes rouges. Allez, c’est parti… ATTENTION, SPOILERS !
Un scénario… très moyen
Le scénario est assez simple, mais compliqué à la fois : on reconnaît la patte Snyder. Tout commence sur la planète Krypton, qui est menacée d’être pulvérisée de façon imminente. Pour protéger l’espèce et faire survivre leur enfant, Jor-El et Lara font partir leur gamin dans une capsule direction : La Terre. Pendant ce temps-là, le méchant Zob (heeuu Zod pardon héhé) crie et il n’est pas content, il dit 3 fois « je le retrouverai » donc on a peur. Et après lui et ses potes font un tour en gods cristallisés géants, zou à la revoyure. Sur fond de destruction, Lara laisse partir à la fois son mari (oui Zod l’a tué dans un accès de rage) et son bébé, et meurt en regardant sa planète exploser. Tristesse. Mais là où on commence à ne rien comprendre, c’est à partir de la deuxième moitié du film, où Zod fait son grand retour, menaçant la planète bleue si on ne lui rend pas l’alien beau-gosse, Superman. A base de cryptage de ta télé, à base de j’éteins les lumières dans le monde entier. Après ça part un peu en co… cacahuètes. Ils arrivent avec leurs vaisseaux, ça se bastonne dans tous les coins, les méchants aspirent des parties de Metropolis et le scientifique de la NASA / CIA / FBI (choisir une possibilité) trouve ça normal, en mode « ah mais oui, en fait ils refont la terre pour recréer une Krypton », narmol. Bref, un scénario en perdition, il partait bien mais se fait vite rattraper par sa complexité inutile.
Un très bon personnage de Superman
Là où Man of Steel se différencie des autres adaptations de Superman, selon moi, c’est son acteur et la profondeur donné au personnage de Clark Kent. Dans les autres films, on se concentrait sur sa toute-puissance (lasers, force, vitesse, etc.) et de l’autre côté, avec la série Smallville, on se focalisait trop sur le côté humain du personnage, le rendant trop naïf. Et j’ai envie de dire qu’on reconnaît le Nolan, à sa façon de traiter la psychologie du héros : faible, désœuvré, il en chie un peu et ça fait du bien. On le voit ramer à essayer de ne pas casser en deux les péquenauds du coin, à contrôler ses sens, à se retrouver. Il se demande qui il est, qu’est-ce qu’il fait là, c’est un paria et ce côté-là du film, je l’ai vraiment adoré. Enfin, on a rendu à Superman une personnalité ! On s’éclate bien à le voir tester ses pouvoirs, d’ailleurs.
L’acteur (Henri Cavill) joue parfaitement. Tantôt pas sûr de lui, tantôt confiant (Hé, je suis le plus ricains des ricains mec), on le voit évoluer jusqu’à devenir Superman, et à la fin le gros neuneu hipster qui met des lunettes. Cette partie-là ne me semblait pas indispensable d’ailleurs. Et puis il faut bien l’avouer… il est vraiment, vraiment canon. Ça fait vraiment plé-plé pour les filles dans la salle. Le design du costume est très sympa, son petit air « côte de maille » ne lui faisant pas défaut. Laissons de côté la fan-girl attitude, et passons aux autres acteurs.
Gladiator & Danse avec les Loups, mais pas que
On retrouve à la fois Russel Crowe dans le rôle du papa biologique, et Kevin Costner (qui a pris un sacré coup de vieux !) dans le rôle du papa adoptif. Les deux sont parfaits dans leurs rôles respectifs et parviennent à hisser le niveau du film. Par contre, se laisser crever pour un chien alors que son fils peut faire l’aller-retour en 2 secondes, c’est moyen… Sachant qu’au bout du compte il allait laisser éclater ses pouvoirs au grand jour. Papa trop gâteau. Sinon, le méchant, interprété par Michael Shannon est très, très mauvais selon mon opinion. Il fait trop le méchant, en fait, du genre : « ça ne peut se terminer que d’une seule manière », et « envoyez les rayons-déflagrateur-aspirateur » avec les sourcils qui crient vengeance, franchement non. Et on sait bien qu’un bon méchant fait un bon film. Lois Lane est encore plus banale et chiante que toutes les autres, même celle de Desperate Housewives. Sa beauté fade, arrangée par son brushing impeccable, n’enlève pas son côté « reporter qui vient se coller aux basques d’un obscur commandant des armées ». Malgré le fait qu’elle se fasse tour-à-tour emprisonner, enlever par le FBI, elle se fait quand même toujours sauver par Superman. La scène avec Jor-El qui lui apprend à se servir d’un sabre laser pistolet à Jimmy Neutron, très moyen ça aussi. Dommage ! Un aussi bon Superman aurait mérité une meilleur Lois Lane.
Et en dessert, assortiment d’effets spéciaux
Là où Snyder en fait trop, c’est les effets spéciaux. Certes, c’est magnifique, on voit la terre se faire défoncer, des immeubles de 30 étages tomber, Superman passer à travers 15 couches de mur en béton, mais c’est trop. Pitié pour nos tympans et nos rétines ! Ce n’était pas la peine d’en rajouter autant. C’est très impressionnant, mais ça fait office de poudre aux yeux. Trop de baston tue la baston. Bien sûr, je trouve toujours sympa de voir Superman se faire castagner (j’ai un côté sadique) mais là on en fait des caisses… Et perso, j’ai été très contente quand ça s’est arrêté. Vas-y, tue-le qu’on en finisse ! Donc deux poids deux mesures, les effets spéciaux sont d’une extraordinaire réalité et supériorité, on en prend plein les mirettes, cependant c’était trop long et parfois pas très utile.
En conclusion, Man of Steel reste un des meilleurs Superman, sûrement le meilleur, car les très bons acteurs comme Henri Cavill ou Russel Crowe relèvent le niveau. Par contre, le méchant reste very bad et Lois Lane pareil. Les effets spéciaux sont du meilleur effet mais desservent le film en le rendant trop indigeste. J’allais oublier la musique, portée par Hans Zimmer, qui est très belle.
Voir un Superman en quête de sa personnalité reste jouissif, mais des scènes bien trop clichés du film cassent l’ambiance. Une moyenne note pour un bon divertissement !