Durant plus de deux heures, on se retrouve plongé dans la vie d'un homme brisé que les péripéties de son existence n'ont pas épargner. Un père aimant, un mari dévoué et un frère fidèle qui en un bref instant voit sa vie épanouie partir en fumée. Manchester, une ville du New Hampshire, à une heure de Boston dans le nord-est américain... une ville que Lee Chandler a fuit mais où il va devoir revenir pour s'occuper de son neveu à la mort de son frère. Tout au long de l'histoire, une relation père-fils va s'installer entre les deux hommes mais sans vraiment évolué ni réellement se souder... Et c'est cela que je trouve regrettable dans cette histoire profondément humaine et fuyant tous les clichés traditionnels de la tristesse et toute volonté de plonger dans un pathos sans âme. Rien, il ne se passe rien. Les personnages n'évoluent pas et la lenteur de l'intrigue n'ajoute rien. "Manchester by the Sea", Manchester, je comprends car c'est l'épicentre même des sentiments de chacun. Mais "by the Sea", est ce en référence au bateau qui rappelle aux deux protagonistes les moments heureux qu'ils ont vécus avec un homme disparu mais qui les a réuni ou est ce une métaphore pour un horizon lointain qui au fond ne changerait rien. La réponse, je ne l'ai pas à la fin du film. Heureusement, les acteurs sont brillants. Casey Affleck en homme détruit n'a pas volé son Oscar, Lucas Hedges en ados est une belle révélation et Michelle Williams et Kyle Chandler que l'on voit seulement par parcimonie, tiennent parfaitement leur rôle. Au final, "Manchester by the Sea" raconte une belle et dure histoire humaine mais
dont on ne voit pas une issue ni heureuse, ni malheureuse
.