Chandler traîne sa misère dans un petit village de la côte est américaine. Pourtant il est jeune, mignon, débrouillard, mais vraiment, il est sombre. Et plutôt solitaire. Je ne dirai pas pourquoi, le film ne dévoile pas tout de suite le fin fond de l'histoire, sans en faire non plus la révélation finale.
Ce film, sec, abrupt, fait ressentir la lourdeur des épaules de Chandler d'une telle façon qu'on est happé par l'histoire. Ce village plutôt rempli de nuage, sans doute plutôt sympa pour qui aime l'océan fait partie de cette mélancolie, ainsi que la musique.
Ce film, je l'ai ressenti dans mes tripes, au tréfonds de mes tripes. Ce moment où il rencontre son ex-femme, où on sent tout l'amour qui reste entre eux m'a arraché des larmes (ce n'est pas une image) pour la dernière fois depuis longtemps devant un écran (la fois d'avant, c'était le final de six feet under).
On ne peut pas exclure que j'ai pu par certains aspects ressentir à titre personnel ce que ce héros maudit vit et vivra jusqu'à sa vie, même si ce n'est que par transposition.
Avant de regarder ce film, faites-vous une bonne dose de rigolade, parce que vous en avez pour deux heures un peu compliquées...