Le défi était énorme : raconter la vie Nelson Mandela, son « long chemin vers la liberté ».
Justin Chadwick nous livre un objet esthétiquement remarquable : sur une bande son splendide, les images aux couleurs chaudes nous amènent du cœur de l’Afrique à la nation arc-en-ciel rêvée par Madiba. Certaines scènes sont très fortes – le procès – mais Chadwick n’a pas toujours fait les bons choix.
Il a voulu trop dire, mais du coup n’en dit pas assez. Certaines ellipses sont de vraies erreurs quand d’autres scènes auraient dues être laissées de côté, au point de frustrer le spectateur ou de trahir l’Histoire. Mandela manque de nuances : même si le réalisateur n’a pas hésité à montrer la violence de l’époque, de Mandela lui-même et de ses proches, il laisse entendre une vision très manichéenne des faits.
Enfin, Idris Elba l’armoire à glace ne convainc pas en Nelson Mandela, alors que Naomie Harris est époustouflante de charisme et de talent. Si bien, qu’en sortant de la salle de cinéma, on a presque l’impression d’avoir vu un film sur Winnie Mandela, et non sur son mari. Dommage.