Eh bien ! Pour ceux qui s'attendaient à une comédie dramatique en bonne et due forme, ils risquent d'être surpris ! D'ailleurs, c'est tout à l'honneur de Xavier Giannoli dont on retrouve ici les qualités : audacieux, original, élégant, capable de belles envolées et de nous emmener dans des directions totalement inattendues et souvent séduisantes, à quoi s'ajoute de nombreuses réflexions très diverses et souvent pertinentes sur l'humain, l'amour, l'art... Non, vraiment, voir un film français de cet acabit, c'est une vraie bonne nouvelle et un plaisir à bien des égards. Seulement voilà : j'ai beau reconnaître à l'œuvre beaucoup de talent, je ne m'y suis pas totalement retrouvé pour autant.
Certaines scènes ont beau m'avoir plu, d'autres m'ont indifféré, leur cohérence avec l'ensemble m'ayant même paru parfois discutables. C'est un peu le problème avec les cinéastes qui tentent pleins de choses : difficile de toutes les faire fonctionner. Même constat pour les personnages : si certains sont marquants et très réussis (celui du mari et de Madelbos notamment), d'autres sont complètement à côté de la plaque : celui d'Atos m'a irrité quasiment en continu et m'a semblé parfois bien superficiel, et je ne parle même pas de celui d'Hazel, séduisant mais en définitive totalement inutile au récit : on a du mal à comprendre...
Je ne peux pas dire que je me sois vraiment ennuyé (quoique), mais je ne peux vraiment pas dire que j'ai été captivé non plus. Reste que si je continue de penser que Giannoli a tenté beaucoup trop de choses en même temps ici (quelle ironie), voilà au moins un cinéaste ayant de la personnalité, cherchant à proposer quelque chose de nouveau à un public qu'il tient manifestement en haute estime : ne serait-ce que pour cela et une fin particulièrement inattendue et remarquablement construite, « Marguerite » peut valoir le coup d'œil.